Daymond John, PDG de FUBU, investisseur de Shark Tank, auteur à succès et conseiller en marketing, s’est joint aux employés de RBC pour parler de sa stratégie pour franchir les obstacles et créer des perspectives de carrières pour les entrepreneurs noirs.

Le Mois de l’histoire des Noirs est l’occasion de célébrer les pionniers du combat pour les droits civils, d’honorer des légendes vivantes et de promouvoir l’inclusion et l’appartenance. C’est aussi l’occasion de reconnaître les personnes qui créent des emplois et font prospérer nos collectivités, contribuant ainsi au progrès économique.

Cette année, RBC a eu le plaisir d’accueillir M. Daymond John, cofondateur et PDG de FUBU, investisseur de Shark Tank, auteur à succès et conseiller en marketing, comme conférencier invité. Il nous a parlé des moyens à mettre en place pour franchir les obstacles et prendre la balle au bond. À travers ses propres expériences, il démontre à quel point l’autonomisation des chefs d’entreprise peut mener à un réel changement et à la transformation des collectivités.

De 40 dollars en poche à une marque évaluée à 6 milliards de dollars

« Je viens de la banlieue. Je ne connais rien au design. Je suis dyslexique. J’ai abandonné l’école en septième année. Ça ne m’a pas découragé. »

John commence son parcours entrepreneurial avec 40 $ en poche. En un après-midi, il gagne 800 dollars en vendant des chapeaux et décide à cet instant qu’il ne travaillerait plus jamais pour quelqu’un d’autre. Aujourd’hui, sa marque de mode internationale, FUBU (Pour nous, par nous), est estimée à 6 milliards de dollars.

La route vers le succès n’a pas été facile, M. John a dû franchir des obstacles, essuyer des échecs et passer par des étapes d’apprentissage difficiles. FUBU est né de sa passion pour le hip-hop qu’il décrit comme un mouvement culturel, quelque chose qui va au-delà de la musique. « Le hip-hop, c’était notre version de Twitter, d’Instagram, de Snapchat et de TikTok. Ce n’était pas simplement la musique qu’on écoutait, c’était notre manière de marcher, de parler et de nous habiller. »

John précise que beaucoup de gens pensaient que la marque était destinée uniquement au marché Noir-Américain, mais ce n’était pas le cas. Il attribue à son beau-père la vision d’envergure de la marque. « Mon beau-père m’a dit deux choses : sois pro-Noirs, mais jamais anti-qui que ce soit. Et ne deviens jamais ce contre quoi tu te bats. »

Surmonter les difficultés financières

Au début, M. John connut un rapide succès, mais sa littératie financière était à la traîne. « Je n’y connaissais rien en finance », admet-il. « J’ai lancé FUBU en 1989 et je l’ai liquidé trois fois entre 1989 et 1992 parce que je n’avais plus de capital. » En fait, 27 banques ont refusé de le financer, mais il ne les en tient pas responsables. « Je n’arrivais pas à leur expliquer comment leur investissement serait amorti. Quand j’y pense, je ne me serais pas financé non plus. »

Après une mise à niveau de ses connaissances financières, son entreprise décolla. En 1998, FUBU générait un revenu annuel de 350 millions de dollars, et son expertise en marketing et en valorisation de marque lui permit de décrocher un contrat avec Shark Tank. Aujourd’hui, FUBU est toujours un géant à l’échelle mondiale et l’influence de M. John s’exerce bien au-delà du domaine de la mode.

Libérer le potentiel des entrepreneurs noirs

« Les Noirs ont toujours fait du marchandage ou du troc, depuis la nuit des temps. Ce n’était pas toujours clairement défini, c’est tout. »

John estime que l’entrepreneuriat est déjà bien implanté dans la culture noire, mais que l’accès à l’éducation et au mentorat est indispensable pour transformer ces compétences en créations d’entreprises durables.

Se sentir représenté est fondamental et M. John insiste sur l’importance de succès visibles en dehors des domaines de la musique et du sport. « Les gens voient Jay-Z, LeBron James, Michael Jordan. Mais combien d’entre eux vont devenir un Jay-Z ? Les jeunes ont besoin de voir des professionnels noirs qui ont réussi dans les affaires, la finance, la technologie et d’autres secteurs. » Certes, on ne peut pas être ce qu’on ne voit pas.

La force du mentorat

« Il n’y a que deux moyens d’apprendre dans la vie : grâce à vos mentors ou à cause de vos erreurs. »

John déclare qu’il doit une grande partie de sa réussite à ses mentors. Sa mère fut sa première mentore, suivie d’un de ses professeurs qui l’a aidé à surmonter sa dyslexie. Il a aussi beaucoup appris en affaires grâce à Tim, un commerçant du quartier. « Je ne savais pas ce qu’était un stage, mais je balayais son magasin en échange de bonbons quand j’avais 12 ans. Je me souviens que Tim regardait tout le monde droit dans les yeux. Au besoin, il leur faisait crédit. Il voulait se rendre utile et rendre service et il se réveillait chaque matin en se demandant comment faire encore mieux »

John conseille de ne pas rechercher nécessairement des mentors très en vue, ajoutant que, parfois, les meilleures leçons viennent de chefs d’entreprise ordinaires. « Tim devait faire face aux mêmes enjeux que Jeff Bezos – la gestion des stocks, l’inflation, la concurrence, les changements technologiques. Tous les mentors ne portent pas un costume satiné ou une cape – ils sont en général en bleu de travail et on les trouve au beau milieu de leur quartier, pas sur une scène. »

Le chef d’entreprise pense que le mentorat peut éviter aux entrepreneurs des revers inutiles ; l’apprentissage se fait alors en suivant de bonnes directives et non à la suite d’erreurs qui peuvent coûter cher.

Promouvoir l’équité et l’inclusion dans le milieu des affaires

« L’équité, c’est une question de compréhension et d’écoute. Ça ne veut pas dire que vous devez toujours vous aligner, mais vous devez être à l’écoute et ensuite expliquer les raisons pour lesquelles telle ou telle chose se concrétise ou non. »

John estime que l’inclusivité commence au moment où les gens se sentent compris. « L’équité commence par l’écoute, dit-il, quand les gens ressentent qu’on les a entendus et qu’ils font partie de la solution, ils veulent se battre pour vous. »

En élargissant le réservoir de talents, les entreprises peuvent embaucher une main-d’œuvre plus à l’image des collectivités où elles sont implantées. « On ne recrute pas selon la race ou le genre, mais on s’assure que nos offres d’embauche ciblent un groupe divers. »

Les clés de la réussite : la santé financière et la santé physique

« J’en reviens toujours à la littératie financière. C’est la clé du succès. »

John souligne que la littératie financière est essentielle pour cautionner la réussite au sein des collectivités minoritaires. Sans une bonne éducation, certains jeunes contractent des prêts étudiants énormes qu’ils doivent ensuite rembourser jusqu’à leur cinquantaine. « C’est se préparer à l’échec. »

Il préconise une éducation financière plus accessible au sein des écoles et des collectivités. « Beaucoup de minorités ne viennent pas d’un milieu privilégié. Je n’avais personne pour m’apprendre comment l’argent fonctionne. Nous devons instruire les familles en amont. »

En dehors des finances, M. John souligne l’importance d’être en santé. « J’ai perdu 24 employés l’année dernière. Nous devons prioriser notre bien-être – faire un bilan de santé annuel, mettre l’accent sur le dépistage précoce. Parce que si vous n’êtes pas en santé, vous n’êtes utiles ni à votre famille ni à votre clientèle. »

Un message pour l’autonomisation

La résilience, l’apprentissage et l’autonomisation caractérisent le parcours de M. Daymond John. Son expérience offre un plan d’action pour les chefs d’entreprise, les dirigeants et les organisations souhaitant mettre tout en œuvre au service de l’inclusivité.

Son message est clair : la réussite n’a rien à voir avec le point de départ – l’important, c’est de savoir manœuvrer. Avec un bon état d’esprit, du mentorat et de l’éducation, tout le monde peut aspirer à la prospérité.

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