En 1987, lorsque Harry Willmot a fait ses débuts à RBC, la Banque et la société étaient très différentes de ce qu'elles sont aujourd'hui. En 35 ans, il a assisté à une transformation de l'approche de la Banque à l'égard des services bancaires aux Autochtones. Il a contribué à ce renouveau en inspirant de nouvelles façons de penser et de nouveaux processus au profit des communautés autochtones

Harry Willmot a commencé sa carrière à RBC il y a 35 ans, en 1987. Un jour, alors qu’il était directeur de succursale à Scarborough, en Ontario, M. Willmot a commencé à feuilleter un numéro du magazine Interest – une publication trimestrielle interne de RBC – et a lu un article sur une femme crie nommée Audrey Ahenakew qui racontait comment la Banque s’impliquait auprès des Autochtones. M. Willmot était intrigué, ayant toujours eu un lien avec les peuples autochtones. Il a téléphoné à Charlie Coffey (dont le nom était mentionné à la fin de l’article), celui-ci était alors président régional au Manitoba et l’un des premiers défenseurs des communautés autochtones à RBC. « Vous êtes exactement le genre de personne que nous recherchons », a déclaré M. Coffey à M. Willmot qui avait manifesté de l’intérêt pour un poste. « C’est à ce moment que ma carrière a commencé dans le secteur des services bancaires aux Autochtones, et je ne l’ai jamais regretté », affirme M. Willmot.

Au cours de ses trente-cinq années à RBC, M. Willmot a assisté et a contribué à de nombreux changements dans l’approche et l’engagement de l’entreprise à l’égard des services bancaires aux Autochtones . Il a souligné récemment la persévérance de RBC, son mode de pensée créatif et sa façon d’établir des relations qui ont contribué à la prospérité et à l’indépendance de nombreuses communautés autochtones au Canada.Harry Willmot

Premier virage : l’établissement d’une relation directe avec les Premières Nations

Il y a 35 ans, la façon dont les institutions financières interprétaient les dispositions de la Loi sur les Indiens faisait en sorte qu’elles n’étaient pas autorisées à faire affaire directement avec les gouvernements, les entreprises et les peuples autochtones – elles devaient plutôt travailler de concert avec le gouvernement fédéral. « RBC a été la première banque à reconnaître que des nations souveraines vivaient au Canada, en vertu de traités, et que cela était inscrit dans notre Constitution, se souvient M. Willmot. Je lève mon chapeau à RBC, car cela a entraîné un véritable changement à l’époque qui a eu une incidence sur toutes les banques », dit-il, en ajoutant que l’examen approfondi de la Loi sur les Indiens par RBC a permis de comprendre que les banques n’avaient pas à traiter avec le gouvernement fédéral. « Et nous avons poursuivi dans cette voie, ce qui nous a probablement donné une dizaine d’années d’avance sur la concurrence », ajoute-t-il.

Par exemple, les articles 88 et 89 de la Loi ne permettent à personne de s’approprier les biens d’un Autochtone vivant sur une réserve, ce qui signifie qu’il ne peut y avoir d’hypothèque sur une maison qui se trouve dans une réserve. « Il s’agit de terres communautaires qui sont gérées par la Première Nation », explique M. Willmot. Mais la volonté de RBC d’explorer les limites de la Loi sur les Indiens et de travailler dans le cadre de la réglementation a ouvert la voie à des programmes comme les prêts résidentiels aux Autochtones des réserves des Premières Nations, qui ressemblent à une hypothèque hors réserve. « Ce genre de programme était inédit lorsque j’ai commencé à travailler à RBC. »

En faisant directement affaire avec les Premières Nations, RBC a donné aux communautés la possibilité de prendre en main leurs finances en leur offrant un plus grand choix et une souplesse accrue, ainsi qu’une voie vers l’indépendance et la prospérité.

Harry Willmot

Garder l’argent au sein des communautés

Au cours des 35 dernières années, RBC a ouvert de nombreuses succursales dans des réserves, permettant ainsi aux populations et aux entreprises autochtones d’accéder plus facilement aux services bancaires. « La mise en place de services bancaires en agence représente un changement majeur », souligne M. Willmot. Les agences offrent les produits et les services de RBC dans une entreprise établie sur la réserve, comme une coopérative, lorsque la mise en place d’une succursale complète n’est pas viable. « Nous fournissons la technologie, un coffre-fort et la possibilité pour les résidents de la petite communauté d’accéder aux produits et aux services de RBC, et nous associons le tout à une succursale mère », explique-t-il. RBC compte six agences en activité, dont trois au Nunavut et huit succursales offrant des services complets dans des réserves. De plus, grâce à son programme d’ouverture de comptes à distance, RBC envoie des représentants mobiles dans les communautés où il n’y a pas de succursales.

L’implantation de services bancaires en agence dans les collectivités éloignées a des retombées majeures. « Dans les communautés du Grand Nord, les gens doivent généralement se déplacer en avion. Lorsque les personnes qui travaillent dans la communauté reçoivent leur chèque de paie, elles se demandent où aller pour l’encaisser. Les gens peuvent aller au magasin local qui offre du crédit, ou encaisser le chèque moyennant des frais, ce qui entraîne souvent un cercle vicieux d’endettement. », explique-t-il. « Ou, encore, ils se rendent dans des centres urbains comme Thunder Bay ou Kenora, encaissent leur chèque et dépensent leur argent dans ces communautés : aucun dollar ne revient et ne circule dans leur propre communauté. »

M. Willmot et son équipe ont découvert que, s’ils pouvaient faire en sorte que l’argent reste sur place, des entreprises verraient le jour et généreraient de la richesse au sein de la collectivité. RBC compte deux agences bancaires en Ontario, une à Webequie et l’autre à Wikwemikong, sur l’île Manitoulin (cette dernière a récemment célébré son 20e anniversaire), et trois au Nunavut. « À Webequie, une toute petite communauté accessible par avion, il y a maintenant un hôtel, un restaurant et une blanchisserie. L’argent qui circule dans la communauté permet la création de petites entreprises », dit M. Willmot.

Renforcement des infrastructures et des relations

Grâce à son travail au fil des ans, M. Willmot a eu la possibilité d’aller dans la communauté, de siéger à un certain nombre de comités et de se joindre à des conseils consultatifs au nom de la Banque. « RBC m’a donné la souplesse nécessaire pour participer à la vie de la collectivité et je pense que cela m’a vraiment aidé à tisser des liens et à créer des réseaux solides », explique-t-il. Il estime qu’une grande partie de son rôle au fil des ans a consisté à partager ses connaissances avec ses clients. « Jusqu’à cette époque, les décisions financières étaient prises par le gouvernement du Canada. Aider les personnes à améliorer leur littératie financière leur permet de prendre leurs propres décisions éclairées en matière d’argent. »

Au fil des ans, M. Willmot a également participé à de grands projets d’infrastructure, comme la construction d’écoles ou d’usines de traitement de l’eau potable et des égouts. « Nous cherchons actuellement à amener des lignes de transmission dans le Grand Nord pour remplacer les vieilles génératrices au diesel inadéquates, peu fiables et coûteuses à exploiter et à entretenir, et qui ont une énorme incidence sur l’environnement. En plus de soutenir ces Premières Nations, ce projet permet de venir en aide aux diverses entreprises qui prennent de l’expansion dans le Cercle de feu de l’Ontario. C’est tout simplement formidable », ajoute-t-il.

Il précise que l’un des problèmes du Grand Nord est que les enfants doivent quitter leur communauté par avion et être envoyés dans les grands centres urbains pour aller à l’école. Dans de nombreux cas, les jeunes disparaissent. « C’est ce qui a été à l’origine de l’un de nos premiers grands projets à Kasabonika », explique-t-il, racontant que, une année, sept adolescents de la communauté sont partis à l’école sans jamais revenir. Quand on quitte le Grand Nord et qu’on arrive dans une grande ville comme Thunder Bay, c’est étourdissant, ce qui fait que bon nombre de ces jeunes ne reviennent jamais. »

Pour construire l’école, RBC a eu recours à une formule peu conventionnelle, assurant un soutien par une cession de revenus futurs. Plutôt que d’attendre une garantie du gouvernement fédéral, ce qui peut prendre des années à se concrétiser, l’argent a été prêté directement à la communauté pour financer la construction de l’école cinq ans avant la date prévue. Cette approche s’appuie sur les relations établies avec la communauté et cela constitue ce que M. Willmot décrit comme une « façon respectueuse de faire des affaires ».

« Il a fallu du courage à la Banque pour reconnaître que nous n’avions pas besoin d’une garantie du gouvernement fédéral. Je pense que c’est ce qui nous distingue depuis des dizaines d’années : aucun de nos concurrents n’aurait même pensé à prêter de l’argent à une réserve sans garantie du gouvernement fédéral. Cela ne se faisait tout simplement pas. »

Voici quelques points forts de la carrière de M. Willmot. « Ce n’est pas une question d’argent gagné ou de bénéfices que vous faites pour la Banque. Pour moi, il s’agit de pouvoir apporter de l’eau potable à des communautés qui n’en ont jamais eu ou de construire une école pour que les enfants n’aient pas à quitter leur foyer. C’est l’installation d’un centre médical ou de lignes de transport d’électricité qui toucheront 28 communautés desservies par avion dans le nord de l’Ontario. »

Au cours de son mandat aux Services bancaires aux Autochtones de RBC, Harry Willmot a vu et inspiré le changement. Il a fait partie de l’équipe qui a apporté des services bancaires dans les régions les plus reculées du pays, qui a facilité la mise en place d’infrastructures donnant accès à de l’eau potable et à des écoles dans les réserves et qui a permis aux Autochtones de créer des entreprises et de générer de la richesse. Tout ce travail a été rendu possible grâce à la créativité de l’équipe, à son courage d’agir sur des idées différentes, à sa conviction de faire ce qu’il faut et, parfois, à une lutte acharnée pour aller de l’avant. Mais M. Willmot n’est pas du genre à s’attribuer le moindre mérite. « Je suis simplement quelqu’un qui a aidé à relever de gros défis », explique-t-il.

Aujourd’hui, il est encouragé par l’éveil national à l’histoire des Autochtones et par le potentiel économique de leurs communautés. Il est toutefois conscient des inégalités et des injustices qui existent encore aujourd’hui. Le programme d’apprentissage Les quatre saisons de la réconciliation, dont plus de 30 000 employés ont suivi le premier module, est une preuve supplémentaire de l’engagement de RBC en faveur de la sensibilisation et de l’éducation culturelles, et une initiative qui lui donne de l’espoir pour l’avenir. Car, si M. Willmot dispose des connaissances et de l’expérience léguées par plus de trente ans de carrière, les nouveaux employés ne jouissent pas du même contexte ni de son histoire. L’engagement de RBC est un point de départ qui peut aider la prochaine génération d’employés de RBC et d’Autochtones à travailler ensemble pour créer un parcours vers un avenir prospère.

Invitation au programme d’apprentissage Les quatre saisons de la réconciliation

C’est un honneur pour RBC, de concert avec l’Université des Premières Nations du Canada et Reconciliation Education, de vous souhaiter la bienvenue et de vous inviter à apprendre des divers contributeurs autochtones qui ont participé à la création du programme Les 4 saisons de la réconciliation. Ces ressources sont le fruit de nombreuses années de travail et d’une réflexion approfondie – ayâkwâmisiwin (en cri).

RBC tient à remercier les aînés kêhtê-ayak (conseil des aînés) et tous les contributeurs.

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