Des dirigeants de RBC Marchés des capitaux aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Canada ont discuté ouvertement de leur expérience et des défis qu'ils ont dû relever durant la pandémie, et ont fait part de leurs stratégies pour s'adapter et soutenir les autres dans les moments difficiles

Depuis 14 mois, des gens des quatre coins du monde font face à une multitude de défis en raison de la pandémie. Tout en continuant d’en subir les conséquences, notamment les drames causés par la discrimination, la recherche d’un équilibre entre les exigences professionnelles et familiales et les facteurs de stress cumulés de la pandémie, il est important de rendre hommage aux personnes qui ont fait preuve de résilience, d’esprit de collaboration, de solidarité et de sollicitude dans ces moments difficiles.

Pour clôturer le mois Appuyer ouvertement l’inclusion à RBC Marchés des Capitaux, Cara Fleisher, chef, Stratégies de négociation et d’exécution, Portefeuille mondial de négociation – États-Unis, a invité des dirigeants RBC de diverses régions à parler de leurs stratégies pour traverser la crise, du rôle que les alliances inclusives ont joué dans leur parcours et de l’importance d’avoir des échanges constructifs pour soutenir amis, famille et collègues.

La table ronde réunissait les personnes suivantes :

  • Cilise Connell (Canada), vice-présidente, Stratégie et transformation
  • Jennifer Grazel (États-Unis), chef, Marque et marketing – États-Unis
  • Christina Park (États-Unis), première directrice générale, Financement à effet de levier, Services mondiaux de banque d’investissement
  • Clive Tucker (Royaume-Uni), chef, Négociation, Montages financiers – Europe et Asie-Pacifique

 
Voici cinq approches adoptées par les participants pour composer avec la pandémie et aider les autres.

1. Adopter des stratégies pour traverser les moments difficiles

Les participants à la table ronde n’ont pas tous vécu les mêmes expériences et difficultés au début de la pandémie. M. Tucker, par exemple, faisait partie des rares personnes encore présentes au bureau en mars dernier, travaillant plus de 15 heures par jour, sept jours sur sept.

« Cette période fut particulièrement difficile. Nous étions soumis à une pression énorme au travail, car les marchés étaient extrêmement volatils. De plus, consacrer autant de temps au travail se faisait au détriment de nos proches, qui ne comprenaient pas ce qui se passait. »

Pour M. Tucker, une approche au jour le jour et le soutien des collègues l’ont aidé à supporter la pression.

« Je savais que je pouvais tenir jusqu’au lendemain, c’était ma façon de m’adapter aux événements. Il y avait des jours où je me sentais comme un marathonien face au fameux mur, quand il ne peut aller plus loin. » Il a puisé sa force en partie dans le soutien de collègues qui vivaient la même situation.

Mme Connell, quant à elle, a souffert de l’isolement lié au télétravail. « Je ne me rendais pas compte de la place que le travail occupait dans ma vie, a-t-elle confié au groupe. J’aimais croiser les gens dans les corridors ou l’aire de restauration. » Une fois qu’elle a compris que la situation s’inscrivait dans la durée, elle a commencé à s’isoler encore plus et à éprouver de l’anxiété à l’idée même de se lever le matin.

La pratique d’une activité extérieure l’a aidée à surmonter ces difficultés. « Mon mari et moi avons commencé à jouer au golf, ce qui m’a permis de sortir de chez moi tout en étant en sécurité. Cette activité régulière m’a permis de retrouver un certain équilibre. »

Mme Grazel, qui vit à New York, a révélé avoir connu des hauts et des bas, citant les difficultés de gérer une équipe à distance, de vivre seule, d’être loin de sa famille (dont la majeure partie vit à Porto Rico) et la polarisation suscitée par les élections américaines. Elle a donc dû s’appuyer sur ses collègues de travail et privilégier des activités stimulantes pour son moral.

« Je me suis mise à lire des citations inspirantes, ce qui m’a aidée à voir au-delà des préoccupations courantes et à me recentrer sur des concepts philosophiques plus grands. »

2. Participer à des échanges constructifs

Mme Grazel s’est jointe à RBC il y a trois ans. Elle a été séduite par la culture exceptionnelle de l’entreprise, qui valorise la diversité des idées, des expériences et des points de vue. La transparence, les communications proactives et l’empathie qui étaient au cœur des priorités de son équipe ont trouvé un second souffle lors la pandémie. « Nous avons privilégié les contacts individuels et tâché de ne pas relâcher nos efforts. Si quelqu’un était en difficulté, toute l’équipe se mobilisait pour l’épauler. » Le fait d’être présents les uns pour les autres et d’avoir des échanges authentiques a renforcé la solidarité et sensibilisé les gens à l’expérience des autres personnes autour.

Mme Park a abondé dans le sens de Mme Grazel, tout en précisant qu’elle avait été particulièrement touchée par les crimes haineux commis récemment contre des Américains d’origine asiatique. « J’ai vécu toute ma vie dans une communauté multiculturelle, et les récents événements m’ont profondément choquée. Dans le quartier diversifié de Manhattan où je vis, je m’étais toujours sentie en sécurité et à l’aise, mais ce n’est plus le cas. Les promenades à Central Park sont devenues des activités stressantes, comme une liberté qu’on m’a arrachée. »

Les discussions qu’elle a eues avec les gens l’ont beaucoup aidée à traverser ces événements, et elle se sent privilégiée d’avoir pu compter sur l’aide de son réseau familial ainsi que de ses amis et collègues. « Le processus de guérison est loin d’être achevé, et c’est un problème majeur pour lequel il n’existe pas de réponse ou de solution parfaite, a-t-elle dit. Cependant, la sensibilisation et la communication sont le point de départ d’un processus qui nous permettra de bâtir des collectivités où les gens peuvent vivre en toute quiétude. »

Au Canada, l’équipe de direction a invité quelques employés noirs à s’exprimer sur le décès tragique de George Floyd. Mme Connell était au nombre des participants. Elle a fait part de son expérience personnelle positive et s’est engagée à parler au nom de ceux qui n’ont pas eu cette chance.

M. Tucker a insisté sur l’importance d’avoir des conversations authentiques. Il a d’ailleurs constaté que les gens se parlaient davantage et se posaient des questions plus personnelles. « Pas seulement des questions comme “Qu’avez-vous fait ce week-end ?« , mais des questions plus difficiles comme “Comment vous sentez-vous ? Qu’est-ce qui ne va pas ? » » Au Royaume-Uni, on a organisé des séances de réflexion où des employés ont pu raconter leur vécu et échanger entre eux. « Nous ne sommes peut-être pas près de trouver des solutions, mais les gens parlent davantage, ce qui est une excellente chose », a-t-il dit.

3. Tendre la main, même lorsqu’on ignore quoi dire

Depuis mars dernier, le soutien d’amis, de membres de la famille et de collègues a aidé bien des gens à surmonter les difficultés.

Pour Mme Park, ce soutien lui est venu de sa famille, mais ce sont les contacts avec des personnes auxquelles elle ne pensait pas qui ont eu le plus d’impact.

« Quelques heures après les événements d’Atlanta, une personne que je connaissais à peine m’a envoyé un texto pour me dire qu’elle avait une pensée pour moi. Ces quelques mots tout simples m’ont ouvert l’esprit et le cœur, et le fait de recevoir un texto de quelqu’un que je n’imaginais même pas penser à moi était très réconfortant. »

Selon elle, nous ne devons pas présumer que les autres se portent bien ni sous-estimer le pouvoir de la communication, aussi brève soit-elle. « Il est plus important que jamais de s’enquérir des autres », a-t-elle ajouté.

Mme Fleisher a également fait remarquer que de nombreuses personnes ne savent pas comment tendre la main, alors qu’il suffit de faire preuve de bienveillance et de sollicitude. « On entend souvent dire qu’il ne faut pas poser trop de questions, que les gens ne voudront peut-être pas s’ouvrir. Mais si c’est le cas, il faut les laisser faire ce choix. Les paroles bienveillantes, même quelques mots, laissent leur empreinte dans l’esprit de ceux à qui elles sont destinées. »

4. Nouer des alliances inclusives

Mme Grazel a fait de l’alliance inclusive, qui consiste à instaurer la confiance et à faire preuve d’empathie comme dirigeante, un mode de vie. « Pour un leader, une alliance inclusive se matérialise en aidant les autres à aller de l’avant, en leur offrant une plateforme, en valorisant leur voix et en étant inclusif, dit-elle, ajoutant qu’il est important de prêter l’oreille à ceux qui s’expriment discrètement. Les personnes qui ont besoin d’être entendues ne sont pas nécessairement celles qui parlent le plus fort. »

Elle poursuit en soulignant qu’un autre aspect de l’alliance inclusive consiste à examiner ses propres préjugés inconscients, ce qui implique d’écouter, d’apprendre et d’évoluer, et de montrer aux autres que l’on y met du sien.

Mme Connell a convenu qu’une alliance inclusive était un engagement de toute une vie. Elle a contribué à mettre sur pied un programme qui apprend aux employés à être à l’aise avec les conversations malaisées et qui les encourage à devenir des alliés. « Nous sensibilisons les gens et leur montrons où et comment ils peuvent devenir des alliés, et nous établissons un lien avec des actions concrètes afin que les principes de l’alliance inclusive puissent être appliqués au quotidien. »

M. Tucker a constaté que beaucoup de gens ne savaient pas par où commencer pour se positionner en tant qu’allié. « Nombreux sont ceux qui estiment ne pas pouvoir ou ne pas devoir s’engager. Mais des membres de GRE me disent qu’ils souhaitent voir des gens qui ne sont pas membres s’investir, des collègues masculins apporter leur contribution et davantage de personnes participer aux événements », explique-t-il, encourageant ceux qui pourraient se sentir étrangers à certaines causes à s’impliquer.

5. Considérer la résilience comme un processus évolutif

En ce qui concerne la résilience, M. Tucker estime que les gens ont fait preuve d’une formidable résilience durant la pandémie, mais il prévient que l’on peut parfois la surestimer. « Il ne faut pas tenir pour acquis que quelqu’un est résilient ou qu’il va bien », a-t-il dit.

Mmes Park et Grazel s’entendent pour dire que la résilience nécessite un grand travail de croissance. Il ne s’agit pas simplement de rebondir après une période difficile. « Quand je repense aux quatorze derniers mois, je constate que j’ai beaucoup souffert, mais je me sens beaucoup mieux maintenant. Il est important de croire en soi et en l’avenir. » Mme Park encourage tous ceux qui sont en position de privilège à aider les autres. « Nous devons utiliser notre privilège pour faire en sorte que les autres puissent rebondir, mais aussi pour que nous en sortions tous plus forts et meilleurs en tant qu’individus, équipes et entreprise. »

En d’autres termes, la résilience ne consiste pas seulement à faire face aux difficultés, mais aussi à demander de l’aide quand on en a besoin, à tendre la main aux personnes en difficulté et à pratiquer des activités qui favorisent le bien-être. Si la pandémie nous a montré quelque chose, c’est que nous pouvons traverser des temps difficiles si nous mettons un point d’honneur à le faire ensemble.

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