Alexander Peh naît et grandit en Malaisie, étudie en Australie, travaille en Afrique de l'Est, en Asie, en Europe, aux États-Unis, et enfin, au Canada. Plusieurs fois immigrant, il partage ses réflexions sur le fait d'être étranger et différent, et sur la perspective unique de ses expériences

« Être différent, ce n’est pas être meilleur ou pire. C’est simplement différent », dit Alex Peh. Nouvellement nommé président d’Ascend Canada et vice-président des Solutions de paiement des commerçants à RBC, M. Peh est fier de la vie plutôt mobile qu’il a vécue. Ayant été immergé dans les cultures de plusieurs pays sur divers continents, il a longuement réfléchi à la notion de différence.

Avec son accent australien et son apparence occidentale, M. Peh doit parfois rappeler aux gens qu’il fait partie d’une minorité visible. Mais son héritage chinois et ses origines malaisiennes sont au cœur de son identité et de celle de sa famille. De plus, en grandissant, il a subi de la discrimination et des injures. « Lorsque ma famille a quitté la grande métropole de Kuala Lumpur pour s’établir dans une petite ville du sud de l’Australie, il y avait deux familles asiatiques : la mienne et celle qui possédait le restaurant chinois. Je pourrais raconter plusieurs histoires d’horreur de mon enfance, durant laquelle je me suis fait traiter de tous les noms imaginables. »

Malgré le fait que ses expériences en tant que Panasiatique multiculturel n’aient pas toujours été positives, il estime que sa situation d’immigrant a été très avantageuse dans les rôles qu’il a occupés au sein de grandes organisations, dont RBC. De plus, cela lui permet de partager ses expériences avec d’autres Panasiatiques – ce que son poste à Ascend Canada lui permet justement de faire.

La valeur d’une perspective internationale

« Ayant vécu et travaillé dans tant de pays, j’ai acquis des perspectives très variées, explique-t-il. Je peux vous décrire la réalité des clients des services bancaires en Australie ; je peux vous dire ce que c’est que de tenter d’ouvrir un compte bancaire en tant qu’immigrant au Royaume-Uni ; j’ai vécu l’immigration au Canada et je sais comment on se sent comme étranger qui regarde de l’extérieur. » Il estime également avoir une vue différente de la capacité des organisations à changer les choses. « Je pense que ce qui fait parfois défaut dans l’écosystème des entreprises canadiennes, c’est le manque d’expérience internationale, dit-il. J’encourage tout le monde à saisir l’occasion de vivre et de voyager à l’étranger. Je pense que cela donne une perspective tout à fait unique, pour le meilleur ou pour le pire. »

Il estime que le fait de voyager dans d’autres pays, de prendre connaissance d’autres cultures et de sortir de sa zone de confort constitue une expérience précieuse. « Vivre ailleurs, pendant deux semaines, deux mois ou plusieurs années, nous donne un nouveau regard sur ce que les autres vivent dans le monde. »

Apporter cette perspective à RBC

M. Peh s’est joint à RBC il y a cinq ans, enthousiasmé par la possibilité de travailler pour une organisation canadienne axée sur le marché canadien. « J’ai passé une grande partie de ma carrière à travailler dans des bureaux satellites pour des entreprises de technologie, mais travailler en région ou travailler dans le marché central sont deux choses très différentes, explique-t-il. Ainsi, lorsque la possibilité de travailler à RBC s’est présentée, ma famille et moi avons pris la décision de faire du Canada notre pays. »

Il intègre ses expériences internationales dans son rôle. « À RBC, nous passons beaucoup de temps à observer les banques européennes et nordiques. Nous nous tournons vers les banques australiennes et néo-zélandaises, qui sont réputées pour leur orientation numérique. Ce sont deux marchés où j’ai acquis beaucoup d’expérience, non seulement au sein des services financiers et technologiques, mais aussi dans la vie. Ainsi, en tant qu’étranger observant de l’extérieur, je peux compter sur mes expériences. Cela m’a beaucoup servi durant ma carrière. »

M. Peh admet que RBC s’est avérée assez différente : une banque canadienne vieille de 155 ans était « plutôt surprenant », dit-il, ajoutant qu’il n’était pas certain que la culture de l’entreprise lui conviendrait. Son mandat de plus de cinq ans – le plus long qu’il ait passé dans une organisation, toutes tailles confondues – était également inattendu.

Mais M. Peh n’est pas le seul agent de changement et de transformation que RBC ait recruté au cours des dernières années, et il se sent à l’aise dans un groupe de cadres supérieurs qui ne correspondent pas au profil traditionnel. En fait, il estime que ses collègues et lui, qui n’ont pas évolué dans la banque, complètent les cadres supérieurs qui ont fait toute leur carrière dans l’organisation. « Nous sommes en présence d’un mélange vraiment sain de connaissances et d’expérience institutionnelles et de personnes qui pensent différemment et ne sont pas des banquiers traditionnels, dit-il. Lorsque ces deux éléments sont réunis, la magie opère. »

Alexander Peh et ses collègues

Redonner par l’intermédiaire d’Ascend Canada

Fondée en 2012, Ascend Canada a pour mission d’accroître la présence, l’influence et la visibilité des leaders, actuels et futurs, du monde des affaires issus de la communauté panasiatique. Aujourd’hui, avec l’appui de ses quelque 7 000 membres et nombreux partenaires commerciaux, l’organisme souhaite développer le plein potentiel de ses membres en tirant parti de leurs réseaux, ainsi qu’en offrant des programmes et des événements inspirants et informatifs.

C’est un ancien collègue de M. Peh à RBC qui lui a fait découvrir Ascend, il y a un peu plus de trois ans. Il décrit sa première expérience avec l’organisation : « Je suis entré dans un hôtel du centre-ville de Toronto, et pour la première fois de ma vie ou presque, j’ai eu l’impression de ne pas être différent. Je me suis retrouvé devant un océan de couleurs et d’ethnies et me suis senti très à l’aise. » Il connaissait peu Ascend à ce moment-là, mais a été immédiatement enchanté par l’importance accordée à la diversité, à l’équité et à l’inclusion. Il admirait également comment l’organisme collabore avec d’autres organisations, qu’il s’agisse de groupes de ressources dans des organisations comme RBC, de groupes professionnels noirs, de Catalyst Canada et plus encore. « Je trouvais ça super stimulant de voir tant de modèles qui ressemblaient à mon père, à mon oncle, à mes sœurs et à mes cousins. Je n’avais jamais vu cela avant. »

Il a rapidement voulu en savoir plus et participer davantage. Heureusement pour M. Peh, un cadre supérieur de RBC partait pour une autre organisation et Ascend recherchait auprès de RBC une représentation au niveau de la direction. Il voit dans sa toute récente affectation au poste de président la possibilité de rendre à une collectivité qui lui a tant donné.

En songeant à l’avenir d’Ascend, il envisage comment il va guider l’organisation. « Lorsque l’organisme Ascend a été créé il y a dix ans, son objectif était de permettre aux Panasiatiques d’obtenir des postes financiers sur Bay Street. Je pense que Bay Street demeure très importante à nos yeux, mais beaucoup de membres nous posent des questions sur l’entrepreneuriat, la technologie, le marketing et les ressources naturelles. Cela me prouve que nos membres veulent s’adapter, évoluer et changer. » Il poursuit en expliquant que la collectivité panasiatique est encore largement sous-représentée au sein de la haute direction des entreprises canadiennes. « Toutefois, RBC a levé la main et a dit  » nous devons faire mieux « . Nous accomplissons d’ailleurs de grands progrès. Je sens que je peux dire à nos membres qu’il existe un avenir qui leur ressemble, qui parle comme eux et qui les acceptera. »

M. Peh s’engage à ouvrir les portes pour les membres d’Ascend tout en les encourageant à accepter leurs différences. « J’ai toujours considéré mon multiculturalisme comme un atout. Je passe beaucoup de temps à discuter avec les membres d’Ascend Canada sur les avantages de nos différences et je suis ravi de leur donner les moyens de réaliser leur plein potentiel. »

Pour en savoir plus sur Ascend, participer et devenir membre de l’une des principales organisations professionnelles en Amérique du Nord, visitez le site http://www.ascendleadership.ca/.

Ascend Canada

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