Quand Natalie Marchesan est entrée dans l'Aviation canadienne en 1988, on venait tout juste d'accorder aux femmes l'accès aux postes d'équipage. Natalie souhaitait non seulement servir la collectivité, mais aussi repousser les limites professionnelles imposées aux femmes.
Chef mondiale, Approvisionnement à RBC, Natalie Marchesan repousse depuis longtemps les limites professionnelles imposées aux femmes. En fait, son combat remonte à l’adolescence, quand elle a écrit à l’évêque pour lui demander pourquoi elle ne voyait que des hommes derrière l’autel de son église. « Pourquoi ne puis-je pas servir comme mes frères ? », a-t-elle demandé.
Natalie a grandi dans une famille où la conversation à table était animée, où les questions étaient les bienvenues, et où les limites étaient respectueusement remises en question. « Comme je le dis souvent : à table dans ma famille, quiconque demandait qu’on lui passe le beurre devait être prêt à se justifier », plaisantait-elle lors d’une récente conversation.
Alors, quand elle a décidé de s’inscrire au Collège militaire royal et d’entrer dans l’Aviation canadienne après l’école secondaire, ses parents l’ont soutenue. « Ils se sont probablement dit : “c’est bien le genre de Natalie ». Ils m’ont toujours appuyée », explique-t-elle.
Un engagement profond envers le service communautaire
Influencée par la culture catholique de sa famille, Natalie ressent un profond engagement envers le service communautaire. « On m’a toujours enseigné l’importance de la collectivité, dit-elle. C’est moins la personne qui compte que son impact sur le groupe. » Et puisque sa mère était l’adjointe d’un parlementaire provincial, toute la famille était au courant des difficultés que certains rencontraient dans la collectivité. « Par ma mère, nous connaissions les familles dans le besoin, explique-t-elle en se souvenant d’une famille monoparentale que les Marchesan se sentaient le devoir d’aider. « Cette mère seule n’avait plus rien pour nourrir ses enfants, et son chèque d’aide sociale ne devait arriver que dans une semaine. Ma mère et moi avons acheté quelques produits de première nécessité – du lait, du pain, du beurre d’arachide –, que nous avons apportés à cette femme. C’était la chose à faire. Ma mère n’aurait pas pu dormir tranquille sachant que des enfants n’auraient rien à manger de la fin de semaine. »
Prête à saisir l’occasion
Forte de son engagement communautaire et de sa détermination à repousser les limites, Natalie a trouvé un défi à sa mesure dans l’Aviation canadienne. « Je m’apprêtais à m’inscrire à l’université, et je m’orientais vers les mathématiques, les sciences ou l’ingénierie. Je connaissais l’existence du Collège militaire royal, et quand j’ai vu un bureau de recrutement dans ma ville natale de Hamilton, en Ontario, j’y suis entrée pour me renseigner. »
En 1987, chaque centre de recrutement des Forces armées canadiennes voulait être le premier à affecter des femmes à des postes d’équipage. Le Tribunal canadien des droits de la personne venait tout juste d’accorder aux femmes l’accès à ces postes, après une période d’essai de sept ans qui avait permis à quelques femmes de suivre une formation de pilote ou de navigatrice. On a demandé à Natalie si elle voulait postuler. « C’était une belle occasion de mettre en pratique ma volonté de repousser les limites – de sortir de la maison et de faire quelque chose qui sortait complètement de l’ordinaire. J’étais prête à saisir l’occasion », conclut-elle à propos de sa décision de postuler.
Après avoir subi une série d’examens médicaux et d’épreuves de sélection, Natalie s’est fait offrir un poste d’équipage. Après quatre ans d’études de premier cycle au Collège militaire royal, elle a commencé son entraînement au vol en 1992. Natalie a ensuite été navigatrice pendant huit ans à bord d’un Hercules C-130 de l’armée de l’air, où elle a participé à des opérations de recherche et de sauvetage, ainsi qu’au soutien des opérations canadiennes en zones de combat. Pendant toutes ces années, elle a continuellement dû surmonter les difficultés propres à sa situation minoritaire, étant la seule ou l’une des rares femmes dans l’escadron.
« À certains moments, c’était très dur, et j’étais souvent isolée, témoigne-t-elle. Les déploiements étaient longs, mais je gardais en tête l’impact que j’avais sur la situation des femmes dans ces fonctions non traditionnelles, et je gardais aussi le cap sur notre mission. »
Repousser les limites en milieu de travail
Quand Natalie s’est retirée de l’armée, en 2000, elle souhaitait poursuivre des études supérieures. « J’avais passé près d’une décennie en vol, et je savais que je devrais compléter mon expérience militaire et ma formation de premier cycle en mathématiques et en physique. » Elle a alors entrepris une maîtrise en administration des affaires, à l’Université Queen’s, considérant que cette discipline constituait une suite logique à sa formation. « Quand les gens me demandaient comment je pouvais passer de la navigation aérienne à la consultation d’entreprise (mon premier emploi après mes études supérieures), j’expliquais que dans mon travail de navigatrice, je recueillais des données provenant de divers systèmes et de mes observations – étoiles, radar, équipement de navigation, vent, repères visuels, etc. –, et j’en faisais la synthèse pour déterminer le trajet le plus rapide pour mener l’avion du point A au point B. Vu de cette façon, ça ressemble beaucoup à la plupart des autres professions. »
Natalie a travaillé près de 10 ans à TELUS avant d’être recrutée par RBC – une entreprise en accord avec ses valeurs. Ce sont toutefois ses rencontres avec Jennifer Tory (chef de l’administration, retraitée) qui ont eu le plus d’influence sur sa décision. « Elle incarnait magnifiquement l’engagement et la stratégie de RBC, explique-t-elle. C’est un point important, car les politiques et les stratégies relatives à la diversité n’ont aucun sens si on n’en constate pas les résultats. La présence d’une personne comme Jennifer à la direction de RBC avait de l’impact, car elle ouvrait des possibilités pour les femmes. »
Aujourd’hui, Natalie continue de repousser les limites qui freinent les femmes, prônant l’accès des femmes aux postes non traditionnels. Aux autres femmes qui sont dirigeantes, ingénieures, fondatrices d’entreprise ou titulaires d’autres postes hors normes, elle donne le conseil suivant :
« Il est normal de ressentir de l’inconfort, mais plus on repousse les limites, plus la situation devient confortable. Ce qui me permet de surmonter les expériences et les conversations difficiles, c’est d’être toujours plus que prête. Si vous vous efforcez de bien faire votre travail, ça vous donne le courage et la confiance nécessaires pour repousser les limites. »
Rendre hommage aux héros d’aujourd’hui
Natalie Marchesan mérite toute notre gratitude pour avoir contribué à la défense et à la protection du Canada, et pour avoir en même temps repoussé les limites professionnelles imposées aux femmes. Cette année, Natalie rend hommage à tous les braves Canadiens qui travaillent fort à protéger notre qualité de vie, et notamment aux premiers intervenants et aux travailleurs essentiels qui assurent les services de première ligne en temps de pandémie.
« Personnel hospitalier, policiers, pompiers, personnel d’entretien, personnel d’épicerie, et personnel bancaire en contact direct avec la clientèle – tous méritent notre gratitude. À l’instar des militaires qui ont vécu le stress et l’incertitude des zones de guerre, ils se sont présentés au travail chaque jour pour servir leur collectivité. »
Natalie nous rappelle qu’en mars, on ne savait presque rien de la pandémie. Malgré tout, ces travailleurs essentiels se sont levés tous les jours pour accomplir leurs tâches le mieux possible, sans avantage économique. « Ils n’ont reçu aucune prime de risque, dit-elle. Dans mon cas, je recevais au moins une prime de risque quand j’allais dans une zone de guerre. »
Natalie Marchesan a repoussé les limites de ce qui est possible, et elle a démontré l’impact que les femmes fortes, dévouées et tenaces peuvent avoir sur la société. Nous lui rendons hommage pour son service militaire et pour son travail de pionnière dans l’avancement des femmes au Canada et à l’étranger.
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