L'année 2020 marque le cinquième anniversaire du rapport final de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, dans lequel on raconte en détail l'histoire des pensionnats indiens. Par ses 94 « appels à l'action », ce rapport a lancé un mouvement national de réconciliation entre les Canadiens et les peuples autochtones.

L’appel à l’action no 92 du rapport s’adresse au secteur privé du Canada. Il invite le milieu des affaires à adopter la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, et lui demande – entre autres choses – de tenir des consultations significatives ; de veiller à ce que les collectivités autochtones retirent des avantages à long terme des projets de développement économique ; et de donner aux cadres supérieurs et aux employés de l’information sur l’histoire des peuples autochtones.

Dans le but d’instruire le milieu des affaires et de lui permettre de répondre à cet appel à l’action, on a réalisé le film La réconciliation économique. Ce documentaire plein d’espoir et inspirant a été écrit par l’écrivain et éditeur autochtone Maurice Switzer et produit par Andrée Cazabon, lauréate d’un Prix Gémeau et alliée passionnée des peuples autochtones depuis 2007. L’idéateur du film est toutefois David Sharpe, directeur général de Bridging Finance Inc. et président émérite du Conseil de l’Université des Premières Nations du Canada. Pendant de nombreuses années, M. Sharpe a caché sa véritable identité d’Autochtone. « J’avais le sentiment que si je révélais mon identité, je serais exclu du pouvoir et des possibilités de me réaliser », révèle-t-il dans le film. Lorsque la Commission de vérité et réconciliation a publié son rapport, M. Sharpe a senti que le temps était venu de se montrer sous son vrai jour. En tant que membre du milieu des affaires et des collectivités autochtones, il a voulu convaincre ses pairs de répondre à l’appel à l’action de la Commission.

La sortie du film a constitué la première occasion d’inviter le secteur financier à prendre connaissance du rapport de la Commission, et en particulier de l’appel à l’action no 92. Mettant en vedette des leaders autochtones et non autochtones qui présentent leurs points de vue, le film sème l’espoir d’un avenir respectueux et prospère en démontrant que la réconciliation est essentielle au succès de tous les Canadiens.

Une projection pour le milieu des affaires du Canada

En 2018, le film a été projeté à l’Economic Club of Canada, exclusivement pour le secteur privé.

« Je crois que tous les Canadiens, notamment ceux qui sont en position d’autorité, doivent approfondir leur connaissance de l’histoire de ce pays, affirme Bob Kayseas, président intérimaire et vice-président aux affaires académiques, Université des Premières Nations du Canada. Ce film permet de comprendre la situation actuelle des Autochtones du Canada. Je pense qu’il est important de trouver d’autres moyens, par exemple par la formation scolaire, d’établir des relations authentiques entre les Canadiens autochtones et non autochtones. »

Lors de la projection du film, on a honoré neuf survivants des pensionnats indiens. Assis parmi des représentants du milieu des affaires, ils ont pu nouer des liens authentiques et inspirants. Couronnée de succès, la projection s’est terminée par le défi d’Andrée Cazabon au milieu des affaires du Canada : « De quelle façon utiliserez-vous ce film pour répondre à l’appel à l’action no 92 ? »

De toutes les entreprises représentées à la projection, RBC a été la première à s’engager. Et il ne s’agissait pas simplement de projeter le film dans le sous-sol d’une succursale. La Banque a répondu de façon très sérieuse. Mme Cazabon a qualifié cet engagement de « catalyseur ».

Après la projection, Dale Sturges, directeur général national, Services financiers aux Autochtones, RBC, a parlé du film à des collègues. Ces derniers ont joint Andrée Cazabon pour organiser une projection à RBC. M. Sturges et son équipe se sont engagés à répondre à l’appel à l’action no 92 en instruisant les 85 000 employés de RBC.

De la sensibilisation à l’action

RBC entretient depuis longtemps des relations étroites avec les collectivités autochtones, à qui elle fournit régulièrement du soutien. Il y a plus de 10 ans, la Banque s’est engagée à favoriser l’inclusion des Autochtones en travaillant à la réconciliation, en éliminant les obstacles systémiques, et en contribuant au succès des Premières Nations, des Inuits et des Métis du Canada.

« L’une des choses les plus importantes que nous puissions faire en travaillant dans et pour les collectivités autochtones, c’est nous assurer de répondre à l’appel à l’action no 92 de la Commission de vérité et réconciliation du Canada », dit Dale Sturges.

De concert avec les créateurs du film et l’Université des Premières Nations, l’équipe de RBC a cherché des façons de concrétiser le message et la force du documentaire dans un programme d’apprentissage en ligne à l’intention des employés.

« Actuellement, on juge beaucoup sans comprendre. J’espère que ce matériel permettra aux gens d’ouvrir leur cœur aux Canadiens autochtones au lieu de les juger », explique Bob Kayseas.

Le résultat est un programme interactif actuel et digeste, divisé en modules qui traitent entre autres des pensionnats indiens, de l’histoire des traités, de la reconnaissance des droits et des titres autochtones, et de la culture autochtone. Les employés peuvent choisir un module ou deux, ou faire les dix. Chaque module terminé donne droit à un insigne. Les employés qui terminent l’ensemble des dix modules du programme reçoivent un certificat validé par l’Université des Premières Nations du Canada.

« Il s’agit d’un moyen très interactif et accessible de sensibiliser notre personnel, ajoute Dale Sturges. En fin de compte, plus nous sommes informés, meilleure est notre attitude. »

La première étape du parcours

RBC et l’Université des Premières Nations du Canada espèrent que leur programme permettra aux employés de RBC de parfaire leur connaissance de l’histoire des Autochtones. Toutefois, la formation donnée n’est pas exhaustive, et les Canadiens auront à poursuivre leur apprentissage.

« Ce cours constitue un excellent point de départ, dit Andrée Cazabon. Il s’agit d’une formation fondamentale – en quelque sorte le cours 101 qu’aucun d’entre nous n’a suivi à l’école. Et dès qu’on se rend compte de ce qu’on devrait savoir, on trouve des moyens de poursuivre son apprentissage. Pour favoriser un apprentissage transformateur, il faut constituer une base. Le cours ne vise pas à remplacer les rencontres en personne avec des Autochtones, mais plutôt à les encourager. »

L’objectif du programme est d’amener les Canadiens à parler de l’histoire des Autochtones afin que le pays puisse progresser sur la voie de la réconciliation.

« De nombreux Canadiens ne connaissent ni la Commission de vérité et réconciliation du Canada, ni ses appels à l’action, précise Dale Sturges. J’ai entre autres la responsabilité de renseigner nos employés et notre clientèle afin que tous connaissent l’engagement de RBC envers la réconciliation. »

À vrai dire, il s’agit de la responsabilité de tous. Comme le dit dans le film Perrin Beatty, président et directeur général de la Chambre de commerce du Canada, « Ça ne concerne pas que les autres. Nous avons tous un rôle à jouer. »

L’avenir est prometteur

L’espoir est palpable chez les peuples autochtones et les Canadiens engagés dans la poursuite de ce mouvement. Comme le dit Dawn Madahbee Leach, directrice générale de la Waubetek Business Development Corporation, « La porte est grande ouverte pour ceux qui veulent contribuer à la réconciliation économique ».

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