Alicia Elliott, une auteure de la nation Tuscarora qui vit à Brantford, en Ontario, a publié plusieurs œuvres et a récemment remporté le prix Taylor RBC pour auteur de la relève.

Alicia Elliott semble omniprésente dans la littérature autochtone contemporaine. Les lecteurs et les auteurs sont émus par la façon dont Alicia Elliott explore ses sujets.

L’auteure de la nation Tuscarora, qui vit à Brantford, en Ontario, a récemment remporté le prix Taylor RBC pour auteur de la relève(opens in new window), ce qui lui a permis d’obtenir une somme de 10 000 $ et l’aide d’un mentor, Tanya Talaga, qui est aussi lauréate d’un prix Taylor RBC (opens in new window) pour son œuvre Seven Fallen Feathers.

Sur quoi travaillez-vous actuellement ?

J’attends actuellement les épreuves de mon livre d’essais A Mind Spread Out On The Ground, dont le lancement est prévu pour la fin mars de l’an prochain. Dans l’intervalle, j’agis comme rédactrice en chef pour le contenu documentaire du numéro d’automne de The Fiddlehead.

Quels sont les sujets ou les thèmes qui vous inspirent le plus ?

En général, je suis une personne très curieuse de nature. Je suis constamment à la recherche de nouvelles façons de
penser.

Quand j’écris, mon sens de la responsabilité envers ma collectivité est très fort. C’est pourquoi je veux écrire des récits qui honorent la complexité et la philosophie du peuple Haudenosaunee. Il est important pour moi de bien m’acquitter de cette responsabilité. Ce n’est toutefois pas l’unique sujet sur lequel j’écris. J’ai parfois juste envie d’écrire un article sur les cosmétiques ou la lutte professionnelle !

Je veux participer à la création d’une collectivité d’auteurs inclusifs. Et je veux que ceux qui font du bon travail soient lus.

Quels défis avez-vous dû relever en tant qu’auteure de la relève ?

Le fait de n’avoir été acceptée dans aucun des trois programmes de maîtrise en beaux-arts pour lesquels j’ai fait une demande d’adhésion après mes études de premier cycle a longtemps fait souffrir mon amour-propre. Je ne savais pas où aller ni comment me bâtir une carrière sans ce diplôme et les liens qu’un programme comme celui-là me permettrait d’établir. Il ne me restait plus qu’à faire connaître mes œuvres et à persévérer malgré les refus.

En tant qu’auteure autochtone, je me suis toujours demandé si mon écriture n’était pas encore à point ou si la personne qui en faisait l’évaluation n’aimait pas ma façon d’écrire sur la vie des Autochtones.

Certains éditeurs ont malheureusement fait des présomptions racistes sur mon travail ; j’ai dû renverser ces présomptions avec précaution, mais fermeté. Ce ne sont pas des conversations faciles en raison du déséquilibre de pouvoir.

Mais j’ai été chanceuse jusqu’ici ; tous les éditeurs avec lesquels j’ai travaillé m’ont toujours appuyée, surtout lorsque je leur explique mon cheminement.

En tant qu’auteure autochtone, je me suis toujours demandé si mon écriture n’était pas encore à point ou si la personne qui en faisait l’évaluation n’aimait pas ma façon d’écrire sur la vie des Autochtones.

Vous utilisez souvent les médias sociaux pour soutenir ou promouvoir d’autres auteurs. Pourquoi est-ce important pour vous ?

Cherie Dimaline, qui était mon mentor et celle d’autres auteurs en 2015, m’a dit quelque chose que je n’oublierai jamais : quand quelqu’un vous tend la main, tendez l’autre main à une autre personne pour lui venir en aide aussi. C’est une phrase que je vais probablement utiliser toute ma vie parce qu’elle résume ma façon de penser en peu de mots.

En tant qu’auteure, il est de ma responsabilité de soutenir et de promouvoir les autres auteurs. Je veux participer à la création d’une collectivité d’auteurs inclusifs. Et je veux que ceux qui font du bon travail soient lus.

Parmi les jeunes auteurs autochtones de la relève, qui recommandez-vous ?

Je vous recommande Full metal indigiqueer et Jonny Appleseed de Joshua Whitehead. Aussi This Wound Is A World de Billy-Ray Belcourt, Indian Love Poems de Tenille Campbell, Bad Endings de Carleigh Baker et Heart Berries de Terese Mailhot.

Mais il y a une foule d’autres excellents auteurs autochtones de la relève. Tous méritent d’avoir un large lectorat. Je pense que nous vivons actuellement une période de renaissance pour le peuple autochtone.

Je suis impatiente de lire le nouveau livre de Waubgeshig Rice, Moon of the Crusted Snow. J’attends aussi la série Trail of Lightning de Rebecca Roanhorse. Nous sommes particulièrement choyés d’être témoins de ce moment littéraire unique.

Que signifie pour vous le prix Taylor RBC pour auteur de la relève ?

Je n’ai pas de mots pour exprimer tout ce que ce prix représente pour moi. Mais je peux dire qu’il m’offre l’espace et le temps nécessaires pour travailler sur des projets qui me tiennent à cœur sans que je doive nécessairement faire une tonne de contrats à la pige pour payer mon loyer.

Il m’offre l’occasion de nouer une relation avec Tanya Talaga, une auteure que j’admire et que je respecte profondément. J’ai la chance inouïe de pouvoir profiter de ses enseignements.

C’est une étape importante dans ma carrière, et je serai reconnaissante toute ma vie.

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