Mudassar Khan, un conseiller en crédit ayant une déficience visuelle, sait que sa réussite professionnelle a pavé la voie aux candidats ayant un handicap. Son histoire illustre à quel point l'embauche d'une personne ayant un handicap peut être facile – et précieuse pour une équipe et pour l'organisation

Il existe beaucoup de mythes à l’égard des personnes handicapées ; l’un des plus répandus étant celui selon lequel il est difficile d’embaucher quelqu’un qui a un handicap. « Les gestionnaires sont parfois réticents à embaucher une personne handicapée parce qu’ils pensent qu’ils devront encadrer ou gérer cette personne différemment, et ils ne savent pas comment s’y prendre, » explique Kelly Bimm, directrice, Initiatives et prestation, RBC Assurances, et coprésidente nationale, du Groupe-ressource des 3 C. En tant que groupe-ressource d’employés (GRE) global, le Groupe des 3 C a pour mission d’éliminer les stéréotypes et la stigmatisation associés aux personnes handicapées. À cet égard, Kelly est également responsable de la sensibilisation et de l’éducation au moyen de campagnes et d’événements.

« On nous a demandé des ressources sur la façon de gérer une personne handicapée, ce à quoi nous répondons toujours : Vous gérez ces personnes de la même façon que vous gérez les autres membres de votre équipe. Il s’agit de personnes avant tout et elles doivent être traitées de la même façon que n’importe qui d’autre. »

Malheureusement, une grande partie du vocabulaire et des images ayant trait aux personnes handicapées sur le marché du travail sont parfois blessantes et perpétuent des mythes qui limitent leurs possibilités. (Dans le cadre de sa conférence Ted, Stella Young, comédienne et journaliste en fauteuil roulant, parle avec humour et franchise de la façon dont les personnes handicapées doivent faire face à tout : notamment le culte de héros, la pitié, et l’indifférence.)

Changer le discours

Mudassar Khan est conseiller en crédit à RBC et aide les clients qui souhaitent obtenir des produits de crédit comme des prêts remboursables par versements, des hypothèques, des Marges Proprio RBC et des protections contre découvert. Depuis son arrivée, en avril 2015, il a gravi les échelons au sein de l’organisation.

Mudassar a une déficience visuelle et utilise JAWS et Zoom Text pour accomplir son travail. Dès son recrutement, l’équipe Adaptation du lieu de travail, RH, a aidé Mudassar en le mettant en contact avec l’équipe Technologie adaptée pour s’assurer qu’il dispose du logiciel et du matériel dont il a besoin pour travailler. Ni ses gestionnaires ni les membres de son équipe n’ont eu à travailler davantage pour l’aider à s’établir dans ses différents rôles – un fait qui a surpris ceux qui n’avaient pas l’habitude de travailler avec une personne handicapée.

« Nos partenaires Adaptation du lieu de travail effectuent une évaluation, créent un plan complet et font une recommandation pour l’employé. Le gestionnaire n’a pas à s’occuper de tout ça, et ça ne relève pas du budget de l’équipe. Si un équipement particulier est recommandé, le coût en sera facturé à l’unité responsable du mobilier de l’équipe ou l’équipe Technologie adaptée le réglera », explique Kelly. Il est très facile, tant pour l’employé handicapé que pour le gestionnaire, d’adapter le lieu de travail dans les locaux RBC. Il arrive même souvent qu’aucun équipement ne soit nécessaire ; un horaire de travail souple, par exemple, peut remédier à la situation.

Au travail comme ailleurs, certains ont tendance à voir le handicap d’abord – sans voir la personne – ce qui peut conduire à des idées préconçues. « Voici une question qu’on me pose souvent : “Vous ne voyez pas, alors, comment pouvez-vous travailler ? » Quand je présente ma façon de travailler, beaucoup de gens restent bouche bée devant la vitesse à laquelle je m’exécute, » affirme Mudassar. Les questions ne l’embêtent pas, cependant. En fait, il aime parler de la façon dont il fait son travail, car cela contribue à briser les mythes sur les capacités des personnes handicapées. Il préfère que quelqu’un lui pose des questions sur sa façon de travailler et sur ce dont il a besoin pour réussir, plutôt qu’elle se fasse une idée préconçue de ses capacités.

D’ailleurs, Il suffit de demander est un message clé mis de l’avant par le Groupe des 3 C à RBC. Reconnaissant que beaucoup de gens se sentent mal à l’aise avec les personnes handicapées, Kelly affirme que le message vise à les encourager à amorcer un dialogue et à ne pas avoir peur de dire quelque chose de maladroit. Elle s’est entretenue avec des gestionnaires qui hésitaient à embaucher quelqu’un ayant un handicap, car ils craignaient de faire ou de dire quelque chose de mal. Toutefois, elle affirme qu’une fois l’embauche effectuée, ils ne sont plus jamais réticents.

Voilà ce qui rend Mudassar optimiste et enthousiaste face à l’avenir des personnes handicapées en milieu de travail. Il reconnaît que chaque tâche accomplie et chaque équipe à laquelle il se joint pavent la voie aux prochaines recrues.

« Je sais qu’en accomplissant d’abord mon travail, je peux faciliter les choses pour la personne handicapée qui suivra, » affirme-t-il.

Ce sentiment est d’ailleurs partagé par sa gestionnaire actuelle, qui admire la façon dont Mudassar a su défendre sa propre cause et partagé ses conseils et ses expériences avec son équipe pour aider à briser la glace. « Mudassar a raconté son histoire lors d’une réunion d’équipe – nous avons une formidable dynamique d’équipe où chacun peut compter sur les autres, » explique la gestionnaire de Mudassar, Tirath Nina Mor, directrice d’équipe, Conseillers en crédit.

« Il a dit qu’il ne pouvait pas voir les images, par exemple, et qu’il lui faudrait peut-être l’aide de quelqu’un pour les lui décrire. Nous apprenons tous, et j’apprends chaque jour de Mudassar. »

Bien qu’il se sente très à l’aise avec son équipe, Mudassar reconnaît qu’en dehors du travail, il y a encore beaucoup de maladresses, de préjugés et d’idées préconçues lorsque les gens interagissent avec lui. « Les gens sont surpris que je parte en vacances seul, que je possède un condo ou que je passe une heure en transport en commun pour me rendre au bureau. Ça les étonne que je puisse me déplacer seul dans les tours de bureaux, même si je travaille ici depuis plus de trois ans. »

En effet, compte tenu des stéréotypes perpétués sur les « incapacités » des personnes handicapées, une grande partie de la société a encore beaucoup à apprendre. Mais grâce à des personnes comme Mudassar qui prend les devants et partage son expérience – et à des groupes comme le Groupe des 3 C qui organise des événements et des séminaires pour contribuer à éduquer les alliés – on peut déboulonner les mythes. « Nous disons toujours que nous aidons à changer le monde, une conversation à la fois, » affirme Kelly.

Aujourd’hui, comme de nombreux employés au Canada, Mudassar travaille à domicile. Il a pu transférer son installation de travail à son bureau à domicile et il profite du temps qu’il lui fallait pour se déplacer pour faire des choses qui lui plaisent.

« Maintenant, je peux sortir de la maison dès que je termine de travailler », déclare-t-il.

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