Le Prix en art actuel du MNBAQ soutient 5 artistes féminines cette année, qui se méritent chacune une bourse de 10 000$ de RBC.
Cet article a été initialement publié sur Nouvelles et Articles.
Depuis 2007, le programme Artistes émergents de RBC soutient des organismes offrant des possibilités d’avancement professionnel dans les arts visuels, la musique, le théâtre, la danse, la littérature et le cinéma.
Depuis 2015, plus de 35 000 artistes ont été soutenus par RBC, dont 59 % sont des femmes.
Une distinction unique au Canada
Le Musée national des beaux-arts du Québec, en collaboration avec RBC Fondation, remet le Prix en art actuel du MNBAQ tous les deux ans depuis 2015. Cette distinction unique combine exposition, publication et acquisition, favorisant le développement professionnel d’artistes qui exercent depuis 10 à 20 ans. Grâce à la généreuse contribution de RBC, les œuvres de quatre artistes québécois – Diane Morin (2015), Carl Trahan (2017), Numa Amun (2019) et Stanley Février (2021) – ont connu une reconnaissance exceptionnelle.« Les efforts du Musée et de sa Fondation sont précieux et procurent les occasions dont les divers artistes émergents ont tant besoin pour être reconnus et exposés à de nouveaux publics », souligne Nicolas Audet-Renoux, vice‑président régional, Québec-Beauce, Centre du Québec et Mauricie à RBC Banque Royale.
Une nouveauté cette année
Cette année, pour la première fois, le Prix en art actuel du MNBAQ reconnaît non pas une, mais cinq artistes exceptionnelles. Leurs œuvres sont présentées lors d’une exposition spéciale qui se déroule du 26 octobre 2023 au 7 janvier 2024, avec le soutien de RBC, un précieux partenaire depuis 2013.
Les cinq lauréates bénéficient d’une bourse de 10 000 $, de développement de compétences en affaires, de mentorat, d’un accès à un vaste réseau, de possibilités de présenter leur art à de nouveaux publics, et de l’occasion de créer un lien solide avec l’un des musées les plus renommés du Québec.
Maria Ezcurra, Anahita Norouzi, Celia Perrin Sidarous, Ève Tagny et Sara A. Tremblay, issues de milieux divers, ont été choisies par un jury en fonction de l’excellence et de la pertinence de leurs créations. Alliant le poétique et le politique, l’exposition aborde des problèmes pressants à travers divers médias (installations, sculptures, photographies et vidéos), notamment la migration, la nature et le jardin, la mémoire et l’identité, ainsi que des expressions de résilience. Voici un bref portrait des cinq artistes.
Maria Ezcurra
crédit photo: Louis Hébert & Denis Legendre, MNBAQ
Maria Ezcurra adopte une perspective écoféministe pour réfléchir sur les vêtements et la construction sociale du genre, ainsi que sur les questions d’identité et d’immigration. Les œuvres créées par l’artiste sont composées de textiles, de chaussures et d’autres objets personnels qu’elle transforme pour explorer leur dimension subjective et leur signification culturelle.
crédit photo: Louis Hébert & Denis Legendre, MNBAQ
Un des plus grands défis auxquels Maria dit avoir dû faire face pour percer dans l’industrie de l’art canadienne a été l’invisibilité. Elle a dû repartir de zéro ici, alors qu’au Mexique, son pays d’origine, elle avait une carrière consolidée. En plus d’être une artiste, Maria est une mère, une enseignante et une médiatrice artistique. « Il faut s’étirer dans de nombreuses directions, sans se briser, comme les chaussettes et les textiles que je présente dans l’exposition! Mais j’ai aussi trouvé une grande communauté de gens qui me soutiennent, ce qui a rendu ce processus plus facile à gérer et plus beau, » explique Maria. Selon l’artiste montréalaise, le plus grand avantage du prix remis par RBC est la visibilité qu’il donne aux artistes, en particulier grâce à sa réputation et à l’exposition au MNBAQ
Anahita Norouzi
Anahita Norouzi est une artiste irano-canadienne établie au Québec depuis 2018.
crédit photo: Louis Hébert & Denis Legendre, MNBAQ
« Après avoir complété une maîtrise en beaux-arts à l’Université Concordia, je suis rentrée brièvement en Iran, puis j’ai fait le choix de revenir définitivement à Montréal en 2018, » raconte Anahita.
La pratique d’Anahita explore les notions de déplacement, de mémoire et d’identité d’un point de vue psycho-historique. Soucieuse d’illustrer les effets du colonialisme sur le monde contemporain, elle exhume des récits oubliés, en se concentrant notamment sur l’héritage botanique et les fouilles archéologiques. Entremêlant passé et présent, ici et ailleurs, individuel et collectif, ses œuvres questionnent les liens entre culture et politique à l’ère de la mondialisation.
Anahita dit que le financement de 10 000 $ de RBC lui a permis de couvrir une partie des coûts de production de l’exposition présentée dans le cadre de ce prix au MNBAQ.
crédit photo: Louis Hébert & Denis Legendre, MNBAQ
Celia Perrin Sidarous
Celia Perrin Sidarous crée des séquences d’images et des assemblages photographiques d’une grande puissance poétique à partir de sa vaste collection d’objets personnels qu’elle transforme à travers l’objectif de l’appareil photo, tout en conférant de nouvelles significations sémantiques aux images trouvées.
crédit photo: Louis Hébert & Denis Legendre, MNBAQ
Ses mises en scène résonnent simultanément avec le genre historique de la nature morte, brouillant les conditions habituelles de vision et d’interprétation. L’artiste réalise également des courts métrages expérimentaux, une extension de sa pratique photographique qu’elle considère comme des collages temporels.
« J’ai étudié le cinéma avant d’étudier la photographie, j’ai toujours été fascinée par l’image, par sa malléabilité et par sa capacité à traduire des histoires de manière non linéaire, » explique Celia.
crédit photo: Louis Hébert & Denis Legendre, MNBAQ
L’artiste montréalaise révèle que la bourse obtenue lui permettra de à soutenir la poursuite de projets inédits qui sont actuellement en cours. La bourse est également une reconnaissance bienvenue envers son travail.
Ève Tagny
Ève Tagny examine le rôle des rituels, des gestes de soin ou de résistance comme moyen de contrer la violence qui caractérise les relations humaines. Sa pratique se concentre principalement sur les thèmes du jardin et du paysage, qu’elle considère comme des lieux de mémoire et d’identité.
crédit photo: Louis Hébert & Denis Legendre, MNBAQ
L’exposition présente deux sites, dont un se trouve à Londres. Ève fait rencontrer ces deux sites qui se trouvent dans des villes avec lesquelles elle a une relation, afin de faire ressortir des questions liées à l’appropriation, la possession, la valuation, la perturbation, la construction des terres et le profit qui en est tiré.
« Le site de Montréal se trouve près d’où j’ai grandi et est un lieu en transformation rapide, donc il m’intéressait particulièrement pour son caractère éphémère, en voie à une certaine gentrification, on pourrait présumer », précise Ève.
Le montant de 10 000 $ lui a servi à la production de l’exposition et contribuera également à couvrir les frais de location de son atelier d’artiste pour l’année à venir.
crédit photo: Louis Hébert & Denis Legendre, MNBAQ
Sara A. Tremblay
Sara A. Tremblay capture des images qui oscillent entre l’ordinaire du quotidien et l’extraordinaire de la vie à la campagne dans les Cantons-de-l’Est.
crédit photo: Louis Hébert & Denis Legendre, MNBAQ
« J’ai toujours aimé créer dans des situations en dehors de mon contexte routinier: des résidences artistiques, des voyages, des environnements particuliers (ma randonnée de 650 km en Gaspésie, par exemple) », raconte Sara.
crédit photo: Louis Hébert & Denis Legendre, MNBAQ
La difficulté de mélanger la vie quotidienne et la vie d’artiste est ce qui a fait émerger la série Tout t’empêche et la vidéo Il faut travailler fort pour se reposer.
Sara s’est affairée pendant près de trois ans à documenter les mouvements de la vie sur le terrain où elle habite. Le résultat, autant photographique que sculptural, parle de la dichotomie entre la beauté pittoresque de la vie et sa dureté, qui l’affecte aussi, malgré l’enchantement quotidien.
L’artiste confie que sa nomination au Prix en art actuel la motive à poursuivre ses projets: « Je crois que j’atteins un nouveau plateau avec cette nomination, et ça me donne très envie de me concentrer sur mes projets. J’ai plus d’espoir pour le futur! »
Le public invité à voter
Pour la première fois, le public sera invité à voter pour son exposition préférée. La distinction sera révélée en décembre, en même temps que la grande gagnante de l’édition 2023 du Prix en art actuel du MNBAQ, sélectionnée par un jury d’experts. Le travail de l’artiste gagnante fera l’objet d’une monographie en 2024 et sera acquis pour les collections du MNBAQ.
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