Le 3 décembre 2018 est la Journée internationale des personnes handicapées. Cette année, le thème est « Autonomiser les personnes handicapées et assurer la participation et l'égalité. »

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu être très rapide. Ce n’est certainement pas mon fauteuil roulant qui allait m’en empêcher.

Je suis né avec une tumeur de la moelle épinière. On m’a opéré avec succès, mais la tumeur a tout de même eu le temps d’entraîner une paralysie médullaire et une scoliose sévère. En d’autres mots : toute ma vie, j’allais avoir énormément de difficulté à marcher ou à rester debout. J’ai passé la majeure partie de mon enfance à fréquenter les hôpitaux et les cliniques de réadaptation. Les chirurgies m’éloignaient de ma véritable passion (le sport), et c’est ce qui me révoltait le plus.

Chaque fois que je pratiquais un sport, j’oubliais mon fauteuil roulant et le fait que je ne bougeais pas comme les autres élèves de l’école. Le sport, c’était du bonheur à l’état pur. Et c’est ce qui m’a motivé à constamment repousser mes limites. Plus important encore : le sport m’a permis de faire l’expérience de l’inclusion, particulièrement lorsque j’ai découvert le tennis en fauteuil roulant.

Grâce au tennis, j’ai rencontré des athlètes plus âgés que moi qui se déplaçaient tous en fauteuil roulant, eux aussi. À mes yeux, ils incarnaient les qualités que je souhaitais acquérir : la confiance, l’indépendance et, surtout, l’assurance. Le tennis en fauteuil roulant a créé chez moi un sentiment d’appartenance et un esprit communautaire.

Je me suis alors dévoué corps et âme à la vie d’athlète en fauteuil roulant. J’ai voyagé seul partout dans le monde, j’ai participé à d’innombrables compétitions et j’ai représenté le Canada aux Jeux paralympiques.

Après avoir remporté une médaille aux Jeux panaméricains de 2015, j’ai pris ma retraite du monde du sport et suis entré au service de RBC. Mon rôle au sein de l’équipe des Communications de la Haute direction consiste à façonner la perception de la marque, de la stratégie et du rôle de leadership avisé de RBC, et à appuyer les activités de communication du chef de la direction et de l’équipe Services économiques.

Le sport en fauteuil roulant m’avait fait découvrir l’inclusion ; j’ai vécu sensiblement la même chose en me joignant au Groupe des 3 C de RBC, le groupe-ressource des personnes handicapées.

L’une de mes priorités, depuis la fin de ma carrière d’athlète en fauteuil roulant, était de participer aux débats entourant les personnes handicapées dans les secteurs public et privé au Canada. La valeur qu’apportent les personnes handicapées à leur milieu de travail me passionne au plus haut point. À mon avis, les organisations doivent davantage mettre l’accent là-dessus lorsqu’il est question de l’embauche et de l’avancement d’employés handicapés. Même chose pour la prestation de services à un client handicapé et l’élaboration d’une approche inclusive pour la conception et la distribution de produits et services en fonction de leur accessibilité.

Au Canada, 41 % des personnes handicapées qui ont entre 15 et 64 ans (handicaps visibles et non visibles) n’ont pas d’emploi. Ailleurs dans le monde, le pourcentage est similaire, voire plus élevé. Des secteurs importants, comme ceux du transport et du bâtiment, demeurent hors de portée pour un trop grand nombre d’entre eux. Et le vieillissement de la population n’aide en rien la situation.

Plus de six millions de Canadiens se définissent comme ayant un handicap. Selon Rich Donovan, grand spécialiste des avantages que peut apporter à l’économie ce segment peu exploité de la population, la proportion d’employés avec un handicap contrôle plus de 55,4 milliards de dollars en revenu disponible – 311 milliards si l’on tient compte des proches.

Bien sûr, la Loi canadienne sur l’accessibilité proposée permettra d’abattre quelques obstacles et d’accorder aux Canadiens avec un handicap des droits qu’ils attendent depuis bien longtemps. Les sociétés canadiennes doivent faire un pas de plus et recentrer leurs efforts pour permettre aux personnes handicapées d’avoir une incidence directe sur l’avenir de notre pays. Après tout, il est on ne peut plus logique qu’une main-d’œuvre rende compte de toute la diversité qui compose la population canadienne.

Je sais qu’il ne suffit pas de raconter mon histoire pour régler tous les problèmes des personnes handicapées. Mais je considère qu’il est extrêmement important d’appuyer ouvertement l’inclusion et que nous ayons tous davantage de discussions sur le sujet. Ensemble, favorisons un milieu de travail dans lequel chacun dispose des occasions et des ressources qui lui permettront d’atteindre son plein potentiel.

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