La succursale principale de la Royal Bank Plaza a été rajeunie, notamment par l'ajout d'un espace d'exposition communautaire illuminé. L'espace est à la disposition des artistes canadiens émergents, et l'œuvre Kimutsik (meute de chiens) de Glenn Gear sera la première projetée sur l'écran numérique circulaire installé au centre.
Depuis 1977, la succursale principale de la Royal Bank Plaza est érigée au coin des rues Bay et Wellington au centre-ville de Toronto. Au cours des dernières années, la rénovation des célèbres tours en bronze doré a commencé à se dessiner, ce qui inclut un nouvel espace d’exposition saisissant dans le hall de la succursale principale. L’espace d’exposition communautaire reflète l’engagement de longue date de RBC envers les arts et le rôle qu’ils jouent dans la création de collectivités dynamiques et de solides économies.
« Pendant les premières phases de la rénovation, le Commissariat d’exposition de RBC, en partenariat avec les Services immobiliers, a eu l’idée de présenter non seulement des œuvres dans les salles de réunion des clients, mais aussi dans l’espace communautaire prévu, avec des murs déplaçables dans un espace lumineux et ouvert, explique Stefan Hancherow, conservateur associé à RBC. Nous avons envisagé un espace de vie dynamique qui pourrait évoluer au fil du temps, où nous pourrions constamment raconter de nouvelles histoires d’œuvres d’art de la collection qui, en plus de s’harmoniser aux valeurs fondamentales de RBC, reflètent la diversité, l’innovation et l’étendue des approches artistiques. »
Une partie du plan, visible à partir des rues Bay, Wellington et Front, comprend un écran vidéo circulaire au milieu de l’espace. « En partenariat avec l’équipe Marchandisage numérique RBC, nous avons pensé à utiliser le ruban numérique pour interrompre les tracas du quotidien en intégrant l’art à cet espace », affirme M. Hancherow, qui révèle que le lieu était inspiré du programme « Midnight Moment » du Times Square de New York, où 92 écrans numériques sont synchronisés trois minutes par nuit pour mettre en vedette un artiste contemporain, ce qui interrompt le clignotement courant des publicités.
Glenn Gear, un cinéaste queer autochtone et un artiste multidisciplinaire d’origine inuite et coloniale, compte parmi les premiers artistes à être exposés à la galerie. Son travail, Kimutsik (meute de chiens), est le premier à être présenté sur le ruban numérique dans un carrousel de chiens de course animés.
L’artiste Glenn Gear
Glenn Gear est un Métis d’origine inuite et coloniale – son père est un Inuk de Nunatsiavut, dans la baie Adlatok, tandis que sa mère est une colonisatrice de Terre-Neuve d’origine anglaise et irlandaise. M. Gear a grandi à Corner Brook, à Terre-Neuve, et il cherche à s’inspirer à la fois de sa culture inuite et de sa culture coloniale.
« C’est ma réalité, je viens d’un milieu mixte, dit M. Gear dans une conversation récente. Une grande partie de mon travail est enraciné dans la terre et la culture, dans mes réflexions sur les liens entre les humains, la terre, les animaux et les ressources. »
Dès son plus jeune âge, il savait qu’il poursuivrait une carrière dans les beaux-arts. Il se décrit comme un enfant « astucieux » qui fabriquait toujours quelque chose. En tant qu’artiste multidisciplinaire, il travaille avec de nombreux médias et, même s’il n’a pas étudié l’animation ou la réalisation de films de façon officielle, celles-ci occupent une grande part de sa pratique. « L’animation m’a attiré, car c’est un monde dans lequel vous pouvez entrer et suspendre votre incrédulité, explique-t-il. Elle ouvre énormément de possibilités de narration, d’émotion et de créativité. » Il ajoute que l’animation est facile à diffuser, car elle ne dépend pas d’un espace d’exposition.
Le film de M. Gear, Kimutsik (meute de chiens), suit une caravane de « chiens fantômes » animés qui courent à travers un cadre. La pièce évoque les massacres brutaux de chiens qui ont eu lieu dans le Nord canadien des années 1950 à 1970 aux mains de la GRC et de la Sûreté provinciale du Québec. Les chiens ont été abattus, souvent sans le consentement de la communauté, sous le prétexte d’une épidémie du virus de la maladie de Carré. Il s’agit d’un événement encore traumatisant et perturbateur qui a forcé un grand nombre d’Inuits à s’éloigner des moyens traditionnels de se nourrir et de se déplacer. Beaucoup d’aînés inuits en parlent encore aujourd’hui. « Le massacre de ces chiens a été un élément déclencheur de cette démarche, affirme M. Gear, mais je ne voulais pas me concentrer sur le traumatisme ou la douleur. Je voulais créer une œuvre rédemptrice ou transformatrice pour le spectateur qui, au bout du compte, inspire l’équité ou même la joie. Je pense que le travail a une part lyrique et ludique. »
M. Gear explore la série Kimutsik depuis plusieurs années et il peut la présenter dans divers contextes. « Parfois, il n’y a qu’un chien qui court, souvent, c’est toute une meute. Elle a été montrée dans des environnements urbains et des salles d’exposition, parfois à des endroits très, très petits, parfois à des endroits très, très grands. La portée et le contexte évoluent constamment et, pour cette raison, je crée continuellement de nouveaux ajouts et modifications. »
Kimutsik à la Royal Bank Plaza
L’histoire derrière Kimutsik (meute de chiens) et son format en évolution constante en font une excellente sélection dans le nouvel espace communautaire de la Royal Bank Plaza. Toutefois, le projet n’est pas sans défis techniques, car le ruban numérique est une boucle parfaite. « Je devais avoir tous les chiens à l’écran tout le temps, et le film devait être fluide, explique M. Gear. Par conséquent, quand la tête d’un chien sort du cadre, elle doit réapparaître immédiatement de l’autre côté. Il s’agissait donc d’un véritable défi artistique, mais c’était très vraiment amusant. Je me sentais à la hauteur. Je pense que l’œuvre transforme cet espace en joyeux carrousel de la meute de chiens. »
La variante que M. Gear a créée pour l’espace de la Royal Bank Plaza inclut des silhouettes de chiens avec de la peau de phoque, des perles, certains chiens dessinés au charbon et d’autres en aquarelle. « De nombreux médias ont servi à créer cette meute de chiens », dit M. Gear.
Un autre élément passionnant de cette exposition, pour M. Gear, est que son travail sera très visible auprès d’un grand public qui n’y a pas accès normalement. « Je souhaite toujours voir comment mon travail est compris et interprété par des gens qui ne fréquentent pas nécessairement les galeries d’art, dit-il. J’espère que les gens qui le voient, même si ce n’est qu’un aperçu, saisiront le mouvement inhabituel dans cet espace empreint de mystère, d’intrigue et de curiosité. » Il adore aussi savoir que ces animaux traverseront un milieu très urbain. « Ils habitent ou reprennent cet espace industriel, du centre-ville. Un aspect réellement merveilleux se dégage d’un amalgame de culture urbaine avec des éléments sauvages et indomptés. »
L’accès à l’art est cher à M. Gear, tant pour le créateur que le spectateur, car une grande partie de sa pratique artistique consiste à donner du mentorat aux jeunes et aux aînés autochtones qui font leurs premiers pas en cinéma et en animation. « Il est très important pour moi de transmettre les aptitudes que j’ai apprises en réalisation de films, en montage et en animation à la prochaine génération ou aux gens qui en sont à leur première expérience, en particulier dans les collectivités éloignées qui n’ont peut-être pas accès aux ressources. Il est important de démystifier le processus de réalisation d’un film afin d’aider ceux qui en sont à leur première initiative à développer leurs aptitudes. C’est une question de souveraineté narrative des peuples autochtones. »
Puisque l’installation et les essais sont en cours, le nouvel espace devrait être lancé en mai 2022. Le projet de M. Gear devrait être présenté sur le ruban numérique environ six mois, mais une version adaptée à un écran fixe continuera d’être diffusée indéfiniment à divers endroits de RBC. De nombreux autres artistes canadiens seront invités à cet espace ouvert à tous les membres de la collectivité.
Pour ceux qui font l’expérience tangible du nouvel espace, un panneau décrit chaque artiste et sa pièce. Les passants sont également invités à visiter la page RBC et les arts visuels pour en savoir plus. La Collection d’œuvres d’art RBC se compose d’œuvres d’art canadiennes, autochtones et inuit, historiques et contemporaines, qui mettent l’accent sur l’acquisition d’œuvres d’artistes émergents. RBC appuie depuis longtemps le milieu des arts visuels et a une estime profonde à l’égard des créateurs pour le rôle d’innovateurs qu’ils jouent dans leur collectivité.
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