Beaucoup de gens ont du mal à parler des handicaps. Les gens me verront-ils différemment si je divulgue mon handicap ? Quelle est la bonne chose à dire ? À l'occasion de la Journée internationale des personnes handicapées, des employés de RBC racontent comment l'inclusion commence par le dialogue
Vingt pour cent des Canadiens âgés de 15 ans ou plus sont atteints d’un ou de plusieurs handicaps. Cela représente 6,2 millions de personnes. À l’échelle mondiale, plus de 1 milliard de personnes ont au moins un handicap. Le 3 décembre a lieu la Journée internationale des personnes handicapées (ONU), qui vise à promouvoir les droits et le bien-être des personnes handicapées dans toutes les sphères de la société, en sensibilisant la population à la situation de ces personnes sur les plans politique, social, économique et culturel.
Bernice Dunsby, première vice-présidente, Exploitation, et Adam Hagarty, vice-président et chef, Exploitation, Gestion de patrimoine, sont cogrands champions nationaux du Groupe des 3 C, un groupe-ressource des employés (GRE) de RBC. Tous deux ont des histoires personnelles à raconter, qui peuvent sensibiliser la population générale à la situation des personnes handicapées, et favoriser leur inclusion dans les divers milieux de travail.
L’histoire de Bernice
En 2017, Bernice est devenue une personne handicapée. Un virus lui a rapidement fait perdre la quasi-totalité de l’ouïe de l’oreille gauche, changeant sa vie pour toujours. « Quelques semaines ont suffi pour que je commence à découvrir quelques-uns des défis qu’allait me faire vivre mon handicap », explique-t-elle. Puisque ce handicap n’était pas apparent, personne ne le remarquait si elle n’en parlait pas. « Les premiers temps, j’essayais vraiment de le cacher, a-t-elle avoué dans une récente entrevue. Je n’étais pas à l’aise de divulguer ma perte d’ouïe – je faisais semblant que tout était normal, et personne ne savait que je souffrais intérieurement. »
Quand on lui demande pourquoi elle a gardé secrète sa perte auditive, Bernice révèle qu’elle ne voulait pas qu’on la considère comme une personne handicapée. « Je voulais que les gens me voient d’abord comme moi-même », dit-elle en admettant qu’il était difficile pour elle de divulguer sa nouvelle réalité.
Mais une fois qu’elle a surmonté sa crainte, elle s’est rapidement rendu compte que les choses étaient bien plus faciles. « Tous ceux que j’ai croisés souhaitaient sincèrement me soutenir », témoigne-t-elle. En fait, la première fois qu’elle a raconté son histoire, il y a quelques années, elle a été soufflée par le nombre de courriels et d’appels téléphoniques qu’elle a reçus d’autres employés de RBC ayant déjà vécu des difficultés semblables. « C’était super de correspondre avec des collègues, de parler de nos difficultés, mais aussi de donner du courage à certains afin qu’ils racontent leur histoire à leur tour. Finalement, l’expérience n’aurait pas pu être plus positive. »
L’histoire d’Adam
Alors qu’Adam Hagarty et sa femme attendaient leur deuxième enfant, l’écographie prénatale à 16 semaines a révélé qu’il s’agissait d’un garçon – et que quelque chose clochait. « On pouvait observer une dislocation de la colonne vertébrale – je n’ai même pas eu besoin que la technicienne le précise. Je ne faisais que fixer l’écran en me demandant ce qui n’allait pas. J’ai ressenti une énorme boule au ventre. »
Les deux médecins consultés ne s’entendaient pas sur le verdict. Selon le chirurgien orthopédiste, il était 100 % certain que l’enfant serait paralysé ; le neurochirurgien, de son côté, affirmait qu’il assistait souvent à des miracles.
Cinq ans plus tard, après de multiples interventions – y compris une opération d’une durée de 10 heures, en février 2020 – et l’utilisation de nombreux corsets lombaires, Colton Hagarty a défié tous les pronostics et fait mentir le chirurgien orthopédiste. Il se sert d’une marchette, s’entraîne à marcher à l’aide de cannes, et reçoit des traitements de physiothérapie toutes les semaines au Holland Bloorview Kids Rehabilitation Hospital. « Mon fils profite du fait qu’il n’a jamais connu un autre état, explique Adam. Il est né ainsi. Il est conscient de ses différences, mais il ne les considère pas comme des handicaps. » Même si certains camarades d’école disent à Colton qu’il est fort et brave, Adam précise rapidement que son fils n’est qu’un garçon comme les autres. « Il adore son iPad, les bonbons et sa collation au retour de l’école. Il n’est pas différent des autres enfants de son âge, mais il a certainement appris à ne pas s’inquiéter pour des riens. »
Colton est une source d’inspiration continuelle pour Adam et pour sa famille – y compris pour sa sœur Mayla, qui a remporté plusieurs prix d’empathie à l’école, et qui s’avère une aînée bienveillante. Adam dit que l’une des choses les plus difficiles qu’il a eu à faire en tant que parent a été de redéfinir ses objectifs et ses rêves. « Je jouais au hockey, au football et au tennis ; je suis très actif. Ç’a été très dur d’accepter que je ne pourrais pas partager ces activités avec mon fils. » Aujourd’hui, toutefois, Adam est enthousiaste à chaque séance de physiothérapie, car il sait que Colton franchira de nouvelles étapes.
Il reste que les deux premières années ont été difficiles, du diagnostic initial jusqu’au premier anniversaire de Colton, et Adam admet qu’il a connu des épisodes de dépression et de forte anxiété. Ça l’a beaucoup aidé de pouvoir parler de ce qu’il vivait. « Dès qu’on arrive à en parler, on découvre les ressources de soutien disponibles, et on se rend compte à quel point cela allège notre fardeau – et à quel point il est plus facile de composer avec la situation. »
Aujourd’hui âgé de cinq ans, Colton a appris à son père à être un dirigeant empathique, ainsi qu’un meilleur humain sur tous les plans.
Susciter le changement par la prise de parole
Bernice et Adam ont tous deux découvert que le fait de parler de leur expérience personnelle avait contribué à faire progresser le débat et à sensibiliser la population à la situation des personnes handicapées. Bernice, par exemple, a découvert que la divulgation de son handicap lui ouvrait des portes. « C’était l’occasion de faire connaître les hauts et les bas de mon parcours. »
Adam est d’accord pour dire que les témoignages comme le sien et celui de Bernice peuvent sensibiliser les gens. « La Journée internationale des personnes handicapées vise à encourager les gens à raconter leur histoire, afin d’inspirer des personnes discrètes à chercher du soutien.
Tout le monde a une histoire à raconter. Plus il y aura de monde pour s’exprimer, plus il deviendra normal de parler des handicaps – et plus il deviendra facile d’être compris et soutenu. Et c’est ainsi que nous pourrons être traités sur un pied d’égalité. »
Bâtir des milieux de travail inclusifs
Bien que la sensibilisation ait son importance, Bernice précise qu’il faut surtout en faire plus pour entretenir la conversation, en particulier au sein des entreprises. À titre de cogrands champions du Groupe des 3 C, un groupe-ressource des employés de RBC, Bernice et Adam ont contribué à éliminer les barrières et à attirer plus de personnes handicapées dans l’entreprise.
« Nous travaillons à susciter la conversation dans divers milieux, dit Bernice, et nous participons au recrutement. Par ailleurs, alors que nous réfléchissons aux emplois de demain, nous devons considérer les occasions de télétravail. En tant qu’entreprise, nous avons la possibilité de recruter des personnes handicapées et de profiter de leurs talents. »
Adam et Bernice ont pour objectif de contribuer à bâtir des milieux de travail inclusifs, où les employés peuvent sans crainte dévoiler leur handicap et mettre à profit leur créativité pour accomplir leurs tâches de façon adaptée. « Nous avons tous des préjugés quant à la façon de faire les choses, dit Bernice. Il est important de nous remettre en question et de nous dire : “Ai-je vraiment réfléchi aux autres façons possibles d’exécuter cette tâche ?“ « Comment peut-on adapter les lieux de travail ?“ « Est-ce que je m’assure de recruter les meilleurs talents pour occuper les postes que j’annonce ? » »
Adam et Bernice affirment tous deux que leur expérience des handicaps leur a permis de sensibiliser les autres, et que leur rôle au sein du Groupe des 3 C leur a fourni une plateforme pour favoriser la conversation. Pour célébrer la Journée internationale des personnes handicapées, ils ont organisé une série de conférences et de discussions en groupe.
« Je crois que les activités comme celles-là permettront d’apprendre par la participation, de retenir quelques notions, et d’être poussés à agir, dit Bernice. C’est l’occasion de s’engager à faire les choses autrement. Chacun a un rôle à jouer pour bâtir un environnement plus inclusif pour tous. »
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