RBC a lancé les célébrations prévues en marge du Mois de la Fierté en organisant un événement de portée mondiale visant à appuyer le thème de cette année, soit Ensemble FIERTÉ, qui célèbre les progrès réalisés sur la voie de l'unité à titre de communauté. Un groupe de dirigeants du GRE de la Fierté du monde entier discute de la signification, de la fragilité et des progrès du mouvement de la Fierté, tant localement qu'à travers le monde.

Si les festivals de la Fierté commencent à se tenir dès le mois de janvier, en certains endroits, dans la majorité des villes du monde, on estime généralement que le mois de juin est le mois international de la Fierté, ce qui explique qu’on observe à travers le monde tant d’énergie consacrée aux célébrations entourant la Fierté durant ce mois. Cependant, bien que les membres de la communauté LGBTQ+ et leurs alliés célèbrent les progrès qui ont été réalisés depuis la création du mouvement de la Fierté en 1969, le mois offre également l’occasion de s’interroger sur la fragilité des progrès qui sont accomplis et du travail qui reste encore à faire.

Un groupe de dirigeants du Groupe-ressource d’employés Fierté provenant du monde entier, parmi lesquels figurent Robb Ritchie, coprésident, Fierté RBC – Canada, Fiona Malins, coprésidente, Fierté RBC – Royaume-Uni, Joseph Cole, coprésident, Marchés des capitaux – États-Unis – Fierté RBC, et Stephen Rambarran, coprésident, Fierté RBC – Caraïbes, a participé à une conversation informelle afin de discuter de ce que signifiait la fierté pour eux, des défis et des succès obtenus au sein de leurs communautés locales, de même que de ce que cela signifie que de prendre la parole pour militer en faveur de l’inclusion.

La précarité des progrès accomplis

Pourquoi devons-nous célébrer la Fierté tous les ans ? Pour Stephen Rambarran, deux raisons importantes justifient qu’on agisse de la sorte : « Il est manifestement agréable de célébrer la Fierté et les progrès que nous avons accomplis. Cependant, nous devons également prendre acte du fait que nous ne sommes pas encore dans la situation à laquelle nous aspirons dans la mesure où des progrès doivent encore être réalisés pour nous permettre d’atteindre notre objectif. »

Stephen Rambarran, coprésident, Fierté RBC – Caraïbes

Comme Fiona Malins le signale, s’il y a lieu de célébrer certains aspects, d’autres continuent de poser des défis tout à fait évidents. « Nous devons nous rappeler que la communauté LGBTQ+ comporte bon nombre d’identités différentes », souligne-t-elle, en évoquant combien les membres de la communauté trans connaissent de plus en plus de difficultés. Elle mentionne également la Section ou l’article 28, mis en place au Royaume-Uni en 1988, qui interdisait la promotion de l’homosexualité par les responsables locaux, ce qui a eu une incidence sur les enseignants et les écoles. « Avec le phénomène Don’t Say Gay qui prévaut aux États-Unis et la prévalence du mouvement en faveur de l’interdiction des livres dont nous sommes actuellement témoins, j’ai l’impression que l’histoire est en voie de se répéter. Pour ces raisons, et plus encore, nous devons continuer de reconnaître la Fierté et de réaliser des progrès positifs tous les ans. »

Fiona Malins, coprésidente, Fierté RBC – Royaume-Uni

Robb Ritchie souligne qu’à titre d’homme blanc gai vivant au Canada, il est conscient de ses privilèges au sein de la communauté LGBTQ+. « Je suis plus privilégié que d’autres », souligne-t-il, en rappelant que ce sont ceux qui l’ont devancé qui ont fait en sorte qu’il soit désormais possible pour lui de vivre quotidiennement de manière authentique. « Nous devons marquer une pause et prendre conscience du fait que d’autres membres de notre communauté se trouvent en situation beaucoup moins enviable, parmi lesquels figurent les membres de la communauté trans, de la communauté lesbienne, les queers de couleur, les personnes bispirituelles, les membres de la communauté souffrant d’un handicap et ceux qui, au sein de notre communauté, continuent de se heurter à des problèmes d’accès, de sous-emploi, de sécurité, en plus d’être sans abri. Nous avons tous une responsabilité, non seulement au-delà de la communauté mais en son sein, s’agissant d’aider les autres à réaliser des progrès. »

Robb Ritchie, coprésident, Fierté RBC – Canada

Joseph Cole ajoute qu’au sein de Marchés des capitaux – États-Unis – Fierté RBC, le GRE Fierté se compose d’un quart du nombre total d’employés aux États-Unis, ce nombre incluant les alliés et les personnes qui s’identifient comme LGBTQ+ à New York. Travaillant dans le domaine de la vente et de la négociation depuis 1997, il a pu observer d’importants changements positifs. Cependant, il souligne ce qu’il a pu apprendre de membres de l’équipe qui se trouvent dans d’autres parties des États-Unis et qui ont été directement touchés tant par des dispositions législatives que par des discours haineux, de manières auxquelles ne sont pas exposées les personnes vivant à New York. « L’une des choses vraiment importantes pour le mouvement de la Fierté aux États-Unis est que nous continuions de faire ce que nous avons fait avec grand succès, qui consiste à nous faire entendre et à nous exprimer d’une voix unie, en opposition à ce genre de situations, que ce soit en apposant notre signature à un mémoire d’amicus curiae soumis devant la Cour suprême ou en intervenant d’autres façons en étant visibles et en soutenant nos collègues publiquement. Si, à Manhattan, nous pouvons avoir l’impression que les périodes plus sombres sont désormais derrière nous, cela n’est tout simplement pas vrai. »

Joseph Cole, coprésident, Marchés des capitaux – États-Unis – Fierté RBC

Les enjeux locaux sont des enjeux mondiaux

En mai, le gouvernement de l’Ouganda a adopté la loi anti-homosexualité, l’une des lois anti-LGBTQ+ les plus contraignantes du monde. Bien que les actes homosexuels soient déjà illégaux en Ouganda, quiconque est désormais reconnu coupable risque la prison à perpétuité. Robb Ritchie mentionne cela afin de souligner les enjeux en matière de droits de la personne qui demeurent dans notre monde d’aujourd’hui. Lors d’une conversation antérieure, il avait fait part de ses réflexions, en s’exprimant comme suit : « Les gens ont tendance à penser que les droits de la personne s’inscrivent le long d’une trajectoire, le mouvement allant toujours vers l’avant. Mais, en vérité, tel n’est pas le cas, puisque le mouvement s’interrompt, connaît des ratés et subit des reculs. Et tel est le phénomène que nous observons dans certains endroits. »

Comme Joseph Cole le souligne, l’autre aspect de cette question tient au fait qu’« énormément de soutien en faveur de cette loi provenait de citoyens des États-Unis. Cette réalité nous permet de prendre conscience du fait que, non seulement nous avons la responsabilité de prendre la parole, mais qu’il nous incombe également de faire la lumière sur nos concitoyens qui, ici, aux États-Unis, contribuent à fomenter ce sentiment à travers le monde. »

Stephen Rambarran ajoute qu’à Trinité-et-Tobago, d’où il provient, le mariage homosexuel n’est toujours pas reconnu. Plusieurs personnes vont à l’étranger pour se marier, mais, à leur retour dans leur pays, si leur mariage n’est pas reconnu, cela signifie que ces personnes ne peuvent souscrire une assurance en faveur de leur conjoint ou être reconnues par ailleurs en tant que couple marié.

Fiona Malins évoque, pour sa part, une anecdote survenue à son pub local, qui organise tous les samedis matins des lectures d’histoires drags. « Il s’agit d’une excellente initiative pour nous retrouver, en plus d’être simplement un événement amusant pour les familles », souligne-t-elle, en ajoutant que cette initiative a suscité un certain sentiment anti-trans. « L’organisme Turning Point UK s’est manifesté pour venir protester contre les drag queens et les familles qui se retrouvent au club. Par contre, des alliés se sont également manifestés, en nombre encore plus important, et qui ne manquent jamais de rester à l’extérieur du pub aussi longtemps que les membres de Turning Point UK n’ont pas décidé de baisser les bras et de rentrer chez eux. »

Bien qu’elle illustre le sentiment anti-trans local et la présence des alliés que connaît également cette communauté, l’anecdote de Fiona Malins témoigne d’une tendance plus générale au Royaume-Uni. Tous les ans, l’organisme Rainbow Europe publie sa carte et son indice de l’arc-en-ciel, qui classe 49 pays européens par rapport à leurs pratiques respectives en matière juridique et de politique touchant les membres de la communauté LGBTI, les classant de 0 % à 100 %. Si le Royaume-Uni a déjà détenu le premier rang, dans le rapport de cette année, le pays se classe au 17e rang. Comme le souligne Fiona Malins : « Il me semble que notre classement est le fruit de l’alarmisme et d’un phénomène à l’encontre de la communauté trans, lequel est renforcé au niveau politique et par les médias. Si l’on adopte un point de vue un peu plus optimiste, nous observons que 16 autres pays européens réalisent des changements positifs. Peut-être notre situation n’est-elle pas dramatique, mais nous connaissons une période de stagnation au Royaume-Uni. »

Des tendances similaires sont observées au Canada. Dans la province natale de Robb Ritchie, au Manitoba, a été mise de l’avant une proposition visant à permettre à un conseil scolaire de créer un comité chargé de passer en revue le contenu des livres offerts dans les bibliothèques scolaires. Comme le souligne Robb Ritchie : « L’objectif était d’en supprimer les titres jugés inappropriés, notamment les livres qui pourraient inciter les étudiants à remettre en question leur identité de genre. Plus de 600 membres de la communauté ont participé à la réunion organisée par le conseil scolaire, regroupant des parents, des exploitants agricoles, des électriciens, des bibliothécaires, des enseignants et d’autres membres de la communauté. Ce qui est intéressant et qui m’a rempli d’espoir est que la vaste majorité des personnes ayant pris la parole s’opposaient à cette motion. En définitive, les administrateurs ont voté à hauteur de cinq contre un en opposition contre la motion. »

Intervenants discutant lors d'un appel

Prendre la parole et se manifester en faveur de l’inclusion

Les anecdotes présentées par Robb Ritchie et Fiona Malins montrent l’impact que peuvent avoir la communauté et ses alliés lorsqu’ils se manifestent pour la défense de l’inclusion. Les participants ont partagé leurs réflexions sur ce que cela signifie au sein de leurs communautés.

L’équipe de RBC des Caraïbes s’est manifestée en lançant son premier GRE de la Fierté de la région. Comme le souligne Stephen Rambarran : « C’est très enthousiasmant et je suis très fier de communiquer cette nouvelle. Notre mission et notre vision consistent à éduquer les membres de l’effectif au sujet de la communauté LGBTQ+, en plus de les renseigner sur la façon dont ils peuvent être des alliés utiles. »

Aux États-Unis, l’équipe travaille en collaboration avec RBC Fondation afin de financer les organisations qui accomplissent de l’excellent travail pour la communauté LGBTQ+, notamment l’organisme The Trevor Project, qui met l’accent sur le soutien des jeunes.

Le GRE de la Fierté – Royaume-Uni a mis l’accent sur l’augmentation du nombre de ses adhérents, surtout parmi les alliés, alors qu’ils organisent des séances de formation et des discussions portant sur la réduction de la discrimination au sein de l’effectif. Comme le souligne Fiona Malins : « Nous discutons de la nécessité de ne pas craindre de commettre des erreurs, nous mettons l’accent sur les pratiques en matière d’inclusion et nous organisons de formidables événements tout au long de l’année. »

Enfin, au Canada, Robb Ritchie souligne que leurs efforts se résument en trois mots-clés : nous nous manifestons. « Nous organisons des événements communautaires, nous organisons des groupes LGBTQ+, nous nous manifestons pour nos clients, nous nous manifestons lorsque sont organisés d’autres festivals de la Fierté et des événements à travers le pays, nous nous manifestons pour appuyer les festivals de films LGBTQ+ d’un océan à l’autre. »

La discussion a pris fin sur les gestes du quotidien que nous pouvons tous poser pour faire avancer les droits des communautés diversifiées sur les plans du genre et de la sexualité. Leurs suggestions constituent de formidables enseignements pour les membres de la communauté et les alliés, où que vous vous trouviez dans le monde.

  • N’ayez pas peur de commettre des erreurs.
  • Visionnez la vidéo Cette petite voix.
  • Remettez en question le point de vue selon lequel l’humanité est binaire, que ce soit homme ou femme, hétérosexuel ou homosexuel. Il existe autre chose.
  • Défendez les autres lorsque vous observez quelque chose.
  • Inscrivez-vous à votre GRE Fierté local.
  • Prenez conscience de votre pouvoir au moment de voter.
  • Manifestez votre soutien par la façon dont vous dépensez votre argent et choisissez vos destinations touristiques.
  • Tout au long de l’année, prenez la parole pour raconter des histoires et appuyez les autres ; la représentation doit se poursuivre d’une année sur l’autre.

Comme le souligne Robb Ritchie : « Nous devons reconnaître notre pouvoir de changer le monde. » Alors que nous célébrons le Mois de la Fierté et prenons acte de la fragilité des progrès qui ont été accomplis et du travail qui demeure à faire, il est important de se rappeler de l’impact des gestes individuels et des alliés, ce sur quoi nous pouvons mettre l’accent en juin, mais qui doit se poursuivre toute l’année durant.

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