Le jour du Souvenir rend hommage aux hommes et aux femmes qui servent notre pays et qui défendent nos valeurs et nos libertés. Muhanad Pio, réfugié du Koweït, a honoré les anciens combattants du Canada en suivant leur modèle d'engagement envers la patrie

Au début de la guerre du Golfe, Muhanad Pio (surnommé Moe) était âgé de sept ans. C’était en 1990, et l’Irak avait envahi son pays afin d’accroître son contrôle sur le pétrole du Moyen-Orient et d’étendre son pouvoir dans la région.

Dans les mois qui ont suivi, les États-Unis ont envoyé plus de 240 000 membres des forces armées combattre dans le Golfe, suivis par des contingents de plus de vingt-cinq autres pays, dont le Royaume-Uni, l’Égypte, la France et le Canada.

Jour après jour, des hélicoptères irakiens remplissaient le ciel koweïtien. L’alimentation en électricité était souvent interrompue par les bombardements, et les nuits étaient ponctuées de tirs d’artillerie anti-aérienne. La fumée qui se dégageait des puits de pétrole en flammes a obscurci le ciel pendant des mois. « Il faisait parfois très sombre, on ne voyait pas le soleil, relate Moe. Nous vivions dans un petit immeuble où nous occupions le premier étage. D’autres familles du quartier se sont réfugiées au sous-sol de l’immeuble. Nous avions divisé l’espace à l’aide de draps, formant des chambres improvisées, et ma mère cuisait du pain dans un petit four alimenté par une génératrice. »

La vue des troupes de l’OTAN, arrivées pour libérer le pays, a fait forte impression sur le jeune Moe. « Je me suis dit que si jamais j’émigrais au Canada, je servirais un jour dans l’armée du pays. »

Muhanad Pio

Ce qui fut chose faite…

Moe et sa famille ont quitté le Koweït pour le Canada en 1995 – la famille avait présenté une demande au Canada et aux États-Unis, et c’était le Canada qui, le premier, l’avait approuvée –, s’installant à Mississauga, en Ontario.

Moe a tenu son engagement personnel. À sa majorité, il s’est inscrit au programme d’enseignement coopératif de la Réserve de l’Armée canadienne, un projet conjoint de diverses écoles du Grand Toronto et du 32e Groupe-brigade du Canada. « J’ai adoré l’expérience, se souvient Moe. J’ai prêté serment et fait partie de la Réserve. »

Il s’y est dévoué pendant cinq ans, sans toutefois combattre. « Je sais que mon histoire n’est pas aussi remarquable que celle de certains autres qui ont fait de grands sacrifices pour ce pays », dit-il. Elle a toutefois été la source d’un heureux hasard. En effet, Moe, qui est actuellement directeur général régional, Marché Halton, à RBC Assurances, a appris par la suite que Mike Hamilton, premier vice-président et chef de la distribution, RBC Assurances, était soldat au Koweït lorsque Moe était enfant.

« Je suis vivant et j’ai une vie formidable au Canada grâce aux sacrifices et à la participation des forces armées des États-Unis et du Canada, y compris des gens comme Mike Hamilton, conclut-il. Maintenant, Mike et moi travaillons tous deux à RBC. C’est une merveilleuse façon de boucler la boucle. »

Muhanad Pio

La Réserve de l’Armée canadienne

La Réserve de l’Armée canadienne (Rés AC) est un élément à part entière de l’Armée canadienne qui contribue au succès des opérations militaires. Son rôle principal consiste à soutenir la force régulière au pays et à l’étranger.

Au Canada, la Rés AC fait partie des opérations lorsque l’Armée de terre est appelée à intervenir lors de catastrophes naturelles, comme des inondations et des incendies, ainsi que d’autres circonstances où l’Armée de terre est appelée à porter assistance.

Composée de citoyens qui mettent leurs compétences et leurs expériences au service de l’Armée canadienne, la Rés AC est également présente dans plus d’une centaine de collectivités du Canada, offrant ainsi aux Canadiens un visage familier de l’Armée.

Moe demeure désireux de manifester sa reconnaissance au pays et aux forces armées qui lui ont tant donné. Maintenant père de deux filles, il a entrepris une remise en forme afin de s’engager de nouveau dans la Rés AC. « Je veux continuer de faire ma part, dit-il. Maintenant que ma famille et ma carrière sont établies, je veux consacrer de nouveau du temps au service de mon pays. »

Le témoignage de Moe démontre que l’on peut servir son pays de toutes sortes de manières et être inspiré par différentes expériences. Alors que nous rendons hommage, en ce jour du Souvenir, à ceux qui ont fait le sacrifice ultime pour le Canada, il est important de reconnaître toutes les contributions, peu importe leur envergure. Après tout, c’est la conjugaison de notre loyauté, de notre passion et de notre dévouement collectifs à l’égard des valeurs du pays qui font du Canada un endroit où nous pouvons tous être reconnaissants d’être nés ou d’avoir élu domicile.

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