À quels métiers aspirent les jeunes filles ? Des études indiquent que les filles et les jeunes femmes sont attirées par des professions tournées vers le bien commun.
Selon le Girl Scout Research Institute (anglais seulement), 88 % des filles veulent contribuer à changer le monde et 90 % désirent aider les gens. À quelques exceptions près, les emplois qui satisfont ces attentes ne se trouvent pas dans les secteurs de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM). Ce sont plutôt des professions comme celle d’enseignant, de médecin et de travailleur social.
Il semble aussi que les filles ont un vif intérêt pour les STIM : selon la même étude du Girl Scout Research Institute, 74 % des adolescentes partageraient cet intérêt. Pourtant, elles choisissent pour la plupart une carrière en dehors de ces domaines d’études. Ce choix s’explique par diverses raisons, particulièrement celles-ci :
- les stéréotypes de longue date selon lesquels les filles ne réussissent pas aussi bien que les garçons dans les STIM ;
- la discrimination profondément ancrée, perpétuée par ces stéréotypes, qui écarte les femmes et les filles des études dans les STIM ;
- le sentiment que les domaines liés aux STIM ne permettront pas aux filles d’apporter le changement qu’elles considèrent comme nécessaire.
Le monde du travail de demain sera bien différent de celui d’aujourd’hui. Non seulement les aptitudes développées par les STIM seront-elles recherchées, elles permettront aussi aux jeunes de générer le changement souhaité.
Comme l’écart entre les hommes et les femmes dans le secteur des STIM demeure important, il faut démontrer aux jeunes que des études et une carrière dans les STIM peuvent leur permettre de réaliser leurs objectifs personnels et communautaires.
Combler l’écart entre les sexes dans les STIM
En 2016, un rapport publié par l’organisme Girls Who Code en collaboration avec l’entreprise Accenture indiquait que les femmes risquaient de perdre 299 milliards de dollars en occasions économiques d’ici 2025 et que la présence des femmes en informatique s’amenuiserait si aucun changement important n’était apporté.
Heureusement, Girls Who Code a été un catalyseur de changement important. Ayant offert son programme à 300 000 filles (selon son rapport annuel de 2019), Girls Who Code a enseigné la programmation à 185 000 filles, inondant ainsi le marché de programmeuses.
« Nous sommes sur la bonne voie pour atteindre, d’ici 2027, la parité hommes-femmes dans les emplois de premier échelon en technologie, dit Reshma Saujani, fondatrice de Girls Who Code. Je n’aurais jamais cru un tel succès possible aussi vite : parmi nos étudiantes, le pourcentage qui se spécialise en informatique ou dans des domaines connexes est 15 fois supérieur au taux national. Je suis impatiente de voir ce que l’avenir nous réserve. »
L’important, c’est que les étudiantes d’aujourd’hui voient les STIM comme générateurs d’emplois ouvrant la voie à une carrière enrichissante.
Pourquoi la présence de jeunes filles et de femmes dans le secteur des STIM est-elle si importante ?
Voici quelques pistes de réflexion : On prévoit que d’ici quatre ans, 2,4 millions d’emplois s’ajouteront à l’économie canadienne et qu’ils exigeront tous de nouvelles aptitudes. La maîtrise des outils numériques sera essentielle pour occuper tous ces nouveaux emplois.
Aussi, les emplois en informatique comptent parmi les emplois en plus forte croissance et les mieux rémunérés. Les experts de la formation dans le domaine des STIM sont d’avis que l’augmentation du nombre de femmes dans ces domaines élargira le bassin de talents et d’innovateurs prêts à régler les problèmes de l’avenir. C’est connu, la diversité dans une entreprise, un secteur ou une équipe donne lieu à l’exploration de nouvelles dimensions et à la découverte de solutions jusqu’alors négligées.
« Un effectif inclusif et diversifié perçoit mieux les besoins des collectivités pour lesquelles on cherche des solutions », indique Paul Daugherty, chef de la technologie et de l’innovation d’Accenture, entreprise de services-conseils en TI, et membre du conseil d’administration de Girls Who Code.
Faire naître la passion pour les STIM dès le plus jeune âge est crucial
Le secteur de la technologie a besoin, et aura toujours besoin, de nouveaux travailleurs. Que ce soit en informatique, en ingénierie ou en développement de logiciel, les aptitudes de programmation aideront les jeunes travailleurs à décrocher des emplois et à briller dans ces emplois. À l’instar d’une langue étrangère, les aptitudes de programmation s’acquièrent plus facilement en bas âge. Une fois que les enfants maîtrisent bien la façon de penser requise pour analyser et régler des problèmes de codage, ils peuvent plus aisément passer à des codes de plus en plus complexes.
Une étude de Google et de Gallup révèle d’ailleurs qu’un accès précoce aux STIM est l’un des meilleurs moyens de réduire le fossé des sexes. Cette exposition renforce la confiance des enfants, particulièrement des jeunes filles, à un moment où ils s’intéressent encore à la technologie1.
Préparer les jeunes au monde du travail de demain
Objectif avenir RBC est un autre programme conçu pour préparer les jeunes d’aujourd’hui aux emplois de demain en leur offrant un meilleur accès à des outils, ressources et programmes liés au travail.
Afin de les préparer à un monde du travail en pleine transformation – dans lequel les aptitudes techniques seront un gage de réussite –, Objectif avenir RBC offre aux jeunes des moyens d’acquérir de l’expérience de travail pertinente, de développer leur réseau, de perfectionner leurs aptitudes et d’accéder à des ressources en bien-être mental. Par un engagement de 500 millions de dollars sur 10 ans et un partenariat avec les gouvernements, les éducateurs, les organisations au service des jeunes et les entreprises du secteur privé, RBC veut donner aux jeunes canadiens l’élan nécessaire pour réussir dans les années 2020 et à plus long terme et pour se préparer à la nouvelle réalité du travail qui transformera radicalement le Canada.
Selon RBC, il est particulièrement important de veiller à ce que les jeunes traditionnellement marginalisés (les filles, surtout) aient un accès équitable à des expériences d’apprentissage. Soulignons que 55 % des participants au programme Objectif avenir RBC sont des femmes, donnée positive pour le Canada.
Allier intérêts, aptitudes et aspirations professionnelles
Maintenant que la table est mise, des organismes et des programmes comme Girls Who Code et Objectif avenir RBC font leur marque dans la préparation d’un plus grand nombre de jeunes filles à une carrière dans les STIM. Et les filles répondent à l’appel. Il ne reste plus qu’à arrimer intention et passage à l’acte. Si plus de filles réalisent qu’une carrière en STIM peut répondre à leur souhait d’aider et de servir, elles seront plus nombreuses à choisir cette voie.
« Le domaine de l’ingénierie permet aux filles de satisfaire leur désir de changer les choses, de collaborer et d’aider les gens tout en touchant un bon salaire », souligne Thea Sahr, titulaire d’une maîtrise en éducation et directrice des programmes, National Engineers Week Foundation.
Mme Saujani ajoute : « Si nous voulons éradiquer le cancer, je crois que nous devons enseigner la programmation aux filles. Si nous voulons agir contre les changements climatiques, nous devons enseigner la programmation aux filles. Si nous voulons combattre l’itinérance dans notre ville et notre pays, nous devons enseigner la programmation aux filles. Les filles sont des actrices du changement. »
La clé est de vendre aux filles la programmation et les emplois en STIM de la même façon qu’on le fait pour les emplois traditionnellement féminins. Ainsi, elles seront plus nombreuses à mettre les STIM en tête de liste. Et, une fois leur choix arrêté, elles deviendront des moteurs irrépressibles de changement et d’innovation.
1. Tinkertopia : Why Coding is an investment in your child’s future (article en anglais seulement) : https://www.tynkertopia.org/2019/04/why-coding-is-an-investment-in-your-childs-future.
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