Alors que s'amorce le Mois de la Fierté, RBC a communiqué avec Fierté au travail Canada afin d'en savoir plus sur les moyens que l'organisme utilise pour aider les employeurs à créer des milieux de travail sécuritaires et accueillants, grâce à des programmes, des événements et des conseils ciblés.

Fierté au travail Canada est une agence de services aux employeurs qui offre de la formation et des conseils aux entreprises s’engageant à soutenir l’inclusion des personnes LGBT+. Sa vision est celle d’un pays où chacun se sent libre d’exprimer sa véritable identité au travail, indépendamment de l’expression de genre, de l’identité de genre et de l’orientation sexuelle. Lors d’une récente discussion, son directeur général Colin Druhan a parlé du travail qu’effectue l’organisme en mobilisant et en éduquant des employeurs de partout au Canada pour aider les personnes LGBT+ à intégrer le marché du travail et à y rester.

Ayant personnellement constaté certaines difficultés auxquelles se heurtent les personnes LGBT+ pour intégrer le marché du travail et réussir, M. Druhan s’intéresse grandement à l’élimination des obstacles à l’emploi. « Les employeurs me demandent souvent ce qu’ils peuvent faire pour aider les personnes queers et trans à intégrer le marché du travail, affirme-t-il, et je réponds toujours : “Vous pouvez les embaucher. » Il n’y a pas de solution magique. »

En effet, il appartient aux employeurs de créer des lieux de travail où tous les employés se sentent accueillis et acceptés pour qui ils sont, depuis le recrutement jusqu’aux possibilités d’avancement. De récentes données compilées par McKinsey indiquent que de nombreux employés LGBT+ sont confrontés à la discrimination, à l’inconfort et même à des menaces en milieu de travail, malgré l’importance croissante accordée aux initiatives de diversité et d’inclusion sur le lieu de travail. En outre, le sondage 2020 de Trans Pulse Canada indique que même si 89 % des personnes trans ont au minimum une certaine formation collégiale ou universitaire, environ la moitié d’entre elles gagnent 30 000 $ ou moins par année.

C’est là qu’intervient Fierté au travail Canada, qui vise à éliminer l’iniquité pour les employés et les demandeurs d’emploi LGBT+. « Les employeurs ont beaucoup à apprendre, affirme M. Druhan. Heureusement, ils sont nombreux à vouloir apprendre : nous travaillons avec plus de 170 membres à l’échelle nationale et régionale, qui emploient collectivement plus d’un million de Canadiens. »

Des solutions concrètes

Fierté au travail Canada est reconnue pour donner des solutions concrètes et offrir des programmes qui mettent de l’avant les meilleures pratiques, suscitent la réflexion et incitent à agir. « Nos séances ne sont pas conçues pour “s’amuser », explique M. Druhan. À cette fin, nous collaborons avec des partenaires communautaires qui organisent des événements amusants et nous dirigeons les employeurs vers eux. De notre côté, nos séances reposent sur un contenu productif et des interventions d’experts en matière de diversité, d’équité et d’inclusion. »

Bien qu’une grande partie de la matière présentée soit pertinente pour un large public, M. Druhan explique qu’il n’existe pas d’approche unique pour mobiliser les employeurs. « Nous travaillons avec des entreprises, des hôpitaux et des usines de production où les employés sont syndiqués, indique-t-il pour illustrer ce fait. Chacun de ces lieux de travail pose des défis différents ; nous devons donc faire preuve d’agilité et comprendre comment apporter quelque chose de pertinent à chaque type d’entreprise. » Au besoin, des conseils personnalisés sont offerts : le travail est alors effectué de manière individuelle avec l’employeur afin de trouver des solutions qui lui conviennent.

Fierté au travail Canada entretient également des relations avec des groupes communautaires et des conseillers indépendants, ce qui permet de compléter son expertise interne et d’offrir à ses membres une bonne vue d’ensemble. Par exemple, l’événement le plus populaire de l’an dernier portait sur l’inclusion des personnes bispirituelles en milieu de travail, et l’équipe a collaboré avec des organisations bispirituelles pour en assurer l’organisation. « Nous voulons nous assurer de fournir une expertise appropriée », explique M. Druhan.

L’évaluation de la réussite

On demande souvent à M. Druhan et à son équipe comment évaluer la réussite des mesures de diversité, d’équité et d’inclusion. « Les entreprises savent évaluer la réussite dans un contexte de vente, mais c’est plus difficile en ce qui concerne la diversité, l’équité et l’inclusion », répond-il. Il conseille aux entreprises de se fixer des objectifs. « Si vous ne le faites pas, vous ne saurez jamais si vos initiatives fonctionnent. Afficher un drapeau arc-en-ciel en juin n’est pas suffisant : il est impossible d’évaluer si cet effort aura contribué ou non à améliorer l’inclusion en milieu de travail. »

Par conséquent, comment une entreprise peut-elle mesurer sa réussite ? Selon M. Druhan, la formation constitue un bon point de départ, car une entreprise peut facilement mesurer son incidence en vérifiant les connaissances de ses employés avant et après une séance de formation et en posant des questions précises comme celles-ci : La formation a-t-elle été utile pour améliorer vos interactions clients ? Croyez-vous que vous êtes mieux outillé pour aider les gens à se sentir plus inclus ?

Il recommande également de travailler avec les données démographiques des différents services de l’entreprise combinées aux données relatives à la rémunération, comme pour réaliser une analyse de l’équité salariale entre les hommes et les femmes. « Il sera ainsi possible de savoir où en est l’entreprise en ce qui concerne les employés queers et trans, dit-il. Ces derniers sont-ils mieux représentés dans certains services comparativement à d’autres ? En connaissez-vous la raison ? Parmi les stratégies mises en place, certaines fonctionnent-elles mieux que d’autres ? Voilà le genre de questions auxquelles il faut trouver des réponses. »

Il reconnaît toutefois que des données démographiques par service ne sont pas toujours aisément disponibles et encourage les employeurs à découvrir comment leurs employés se définissent. « Beaucoup d’entreprises ont tendance à se demander par défaut combien de personnes de telle communauté sont présentes sur leur site Web, dit-il. Ce n’est pas toujours utile, car leur expression de genre, leur identité de genre ou leur orientation sexuelle ne sont pas nécessairement apparentes. Nous voulons que les employeurs sachent qui sont leurs employés. »

ProFierté virtuelle 2021 : Au-delà de la diversité, de l’équité et de l’inclusion

Colin Druhan et son équipe sont toujours à l’affût de ce qui s’en vient dans leur domaine, et leurs discussions au cours de la dernière année ont porté sur l’évolution de la diversité, de l’équité et de l’inclusion. Cette année, dans le cadre de leur série virtuelle ProFierté, ils aborderont la façon d’aller au-delà de la diversité, de l’équité et de l’inclusion pour atteindre l’appartenance, la dignité et la justice, avec une série de tables rondes virtuelles qui visent à mettre en lumière les façons de favoriser ces dernières en milieu de travail.

Quatre événements publics seront présentés : Au-delà de l’inclusion, vers l’appartenance (en anglais), Au-delà de la diversité, vers la dignité (en anglais), Au-delà de l’équité, vers la justice (en anglais) et Vers l’appartenance, la dignité et la justice (en français). Il y aura également un certain nombre d’événements réservés aux membres.

M. Druhan est particulièrement emballé par un événement réservé aux membres qui porte sur la communication efficace de la fierté et vise à mettre de l’avant les défis des communautés les plus marginalisées. « Des statistiques vraiment saisissantes sont souvent suivies d’une note de bas de page qui indique que les conditions en question sont encore pires pour les femmes, les collectivités autochtones ou les personnes handicapées. Nous voulons faire passer la note de bas de page au premier plan et accorder la priorité au problème le plus urgent », mentionne-t-il en expliquant que les personnes autochtones, noires et de couleur, les femmes ainsi que les personnes bisexuelles sont celles qui vivent le plus de discrimination.

L’organisme vise également à organiser des séances pratiques sur la fierté et à mettre sur pied des activités stimulantes qui engendreront une plus grande incidence. « L’époque des petits gâteaux arc-en-ciel est révolue », affirme M. Druhan. Effectivement, son équipe s’efforce plutôt de sensibiliser les gens aux défis qu’il faut relever, mais aussi de souligner les réussites. « Nous ne voulons pas être alarmistes. Nous voulons donner aux gens les outils dont ils ont besoin pour améliorer leurs interactions au travail en les rendant plus positives. Nous voulons que chacun participe à créer un milieu accueillant. »

Partout dans le monde, la fierté est célébrée de diverses façons, notamment par des fêtes, des défilés ou encore des tables rondes. Bien que la majorité des célébrations aient lieu en juin, le Mois de la Fierté a évolué au niveau du thème comme du calendrier. Ainsi, Fierté au travail Canada organise des événements de juin à août afin de maintenir la mobilisation des entreprises, qu’il s’agisse de membres actuels ou d’employeurs souhaitant simplement s’informer sur certains sujets parmi les plus importants en matière d’inclusion des personnes LGBT+ sur le lieu de travail.

Autrement dit, tout le monde est bienvenu.

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